Élève sage-femme de son état, Ndeye Ciré Ba a été appelé à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar. Attraite pour escroquerie portant sur plus de 12.000.000 de francs, elle a piqué une crise en pleine audience avant d’être évacuée par les éléments du Sapeur-pompier.
La dame Ndèye Ciré Ba est en train de vivre les pires moments de sa vie. Abandonnée par son époux, en l’occurrence le sous-préfet du département de Linguère, elle risque de s’offrir un ticket pour la citadelle du silence. Poursuivie pour escroquerie portant sur plus de 12.000.000 de francs, elle était appelée à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar le jeudi 5 décembre dernier. Le juge ayant fixé le délibéré au 12 janvier prochain, Ndeye Ciré Ba a senti sa vie s’écrouler comme un château de cartes. Alors qu’elle tentait de rejoindre le box des accusés, la prévenue est tombée en syncope, semant ainsi la panique dans la salle 1 du palais de justice de Dakar.
Elle a été secourue par quelques avocats et gendarmes avant que les sapeurs-pompiers officiant au tribunal ne soient appelés. Il y a eu plus de peur que de mal. Quelques minutes après, la dame qui était restée inerte a poussé un cri. Sur demande de la présidente du tribunal, un jeune homme, membre de sa famille, s’est signalé. Celui-ci explique que la prévenue était souvent sujette à des crises. Non sans rassurer qu’elle n’est pas épileptique. Elle a ainsi été évacuée hors de la salle. D’après une source, la dame qui était entre les mains des sapeurs-pompiers devrait normalement être acheminée au pavillon spécial au cas où son état de santé s’empire.
Sur les faits qui lui ont valu sa comparution à la barre de cette juridiction, l’accusation révèle que c’est à l’origine d’une transaction portant sur de l’engrais qui opposait Ndèye Ciré Ba à la partie civile, Doudou Diouf. Pour la première opération, elle avait réussi à trouver de l’engrais pour son client. Malheureusement, c’est la seconde opération qui est allée de travers et l’a conduite tout droit en prison. La partie civile, Doudou Diouf, fait état d’un préjudice de 12.900.000 de francs CFA à la barre.
Interrogée, la prévenue soutient être une victime dans cette histoire. Selon elle, elle a été roulée dans la farine par le nommé Jean Paul. «C’est Jean Paul qui a disparu avec les sommes. Je n’étais qu’un simple intermédiaire dans cette histoire d’engrais. Je me suis tout simplement limitée à mettre en rapport les parties. Mais je n’ai reçu aucune commission. La partie civile avait tout simplement promis de m’offrir des légumes et du poisson que je n’ai jusque-là pas vus», s’est-elle défendue à la barre, à côté de sa victime qui a réclamé à titre de dédommagement ledit montant qu’il a remis.
Le procureur a cependant requis 6 mois de prison dont 3 mois ferme. Parlant du contexte dans lequel cette affaire a éclaté, l’avocat de Ndèye Ciré Ba, Me Ciss, a évoqué l’existence d’une autre procédure qui implique ce Jean Paul que sa cliente a cité. «Jean Paul est présentement en prison sur plainte de la dame. Cette même procédure est pendante devant une autre juridiction. Et il avait partiellement reconnu les faits. Au regard de ces éléments objectifs et qui sont parfaitement fondés, je demande la clémence du tribunal», a plaidé Me Ciss.
Adja Khoudia THIAM (Actusen.sn)