Nos fragiles démocraties risquent encore de recevoir des coups de boutoir sous les effets des mesures sécuritaires prises pour lutter contre la propagation de la covid-19.
Ces dix dernières années, terrorisme et jihadisme avaient déjà justifié la surveillance des communications via les réseaux sociaux et le vote de lois assez floues sur ce qui pouvait constituer un délit ou non. Dans beaucoup de pays, des personnes ont été emprisonnées pour avoir publié des opinions différentes de ce que le gouvernement voulait entendre. Pour exemple, un de nos camarades de Aar Li Nu Bokk avait été arrêté pour avoir déploré les insuffisances de notre système sanitaire qui faisait que nos concitoyens les plus nantis, dont ceux qui nous gouvernent, allaient se soigner à l’étranger. Aujourd’hui, ceux qui sont aux fronts de la lutte contre la covid19 confortent à suffisance cette opinion.
La situation de pandémie, qui a déjà causé des milliers de morts dans le monde depuis le mois de décembre, entraine panique mais aussi élan de communion nationale. Au Sénégal, pour laps de temps un temps, la politique a laissé place aux rencontres improbables, aux propositions conjointes et au silence de l’opposition. Le vote de la loi habilitant le président à prendre, par ordonnances, dans un délai de trois mois, toute mesure relevant du domaine de la loi afin de faire face aux besoins d’ordre économique, financier, budgétaire, sécuritaire et sanitaire pour mener cette lutte a fini de concentrer tous les pouvoirs entre les mains d’un seul homme.
Message au Président de la République : « Monsieur le Président, durant cette période, vous avez tous les droits mais aussi tous les devoirs et vous nous devez des informations fiables sur l’exercice de ces pouvoirs. Vous rendrez compte d’une manière ou d’une autre de ce que vous en avez fait. »
Alors, nous disons que juguler cette pandémie est très important et urgent ; mais gardons à l’esprit que la République survivra à cette catastrophe. Il est clair qu’en cette période de crise qui affecte tous les pays, et plus particulièrement nos partenaires stratégiques, il faudra plus compter sur nos propres forces humaines, techniques, financières et économiques mais aussi notre modèle sociétale que sur une forte aide extérieure.
Plus que jamais, nous avons l’impérieux devoir de construire la nation sénégalaise en la dotant d’institutions solides et fonctionnelles, d’infrastructures essentielles, d’industries, de production agricole suffisante tout en mettant le citoyen au cœur de ces actions.
Toutes choses que les sénégalais demandent désespérément à ses dirigeants depuis soixante ans.
Bonne fête de l’indépendance.
Mme DIOP Blondin – Ndeye Fatou NDIAYE
Plateforme Avenir Sénégal Bi Ñu Bëgg