Placée sous mandat de dépôt à la Maison d’arrêt pour femmes de Liberté 6, Rachelle Sleylaty est accusée d’avoir volé une importante somme d’argent gardée dans un coffre-fort de la Société Batiplus. Mais cette affaire, qui semblait être un simple fait divers, a maintenant pris une autre tournure. Non seulement, on parle désormais de «l’affaire Batiplus» du fait des accusations de blanchiment d’argent présumé de Rachelle à l’endroit de son directeur général, mais aussi, ce dossier a révélé au grand jour une pratique moyenâgeuse que l’on pensait dépasser : l’emprisonnement des journalistes à Ndoumbélane.
Car, lors de la clôture des 43èmes Assises de l’Union de la presse francophone, en novembre 2014, «Thiompal» avait déclaré, devant le monde entier, qu’ «il n’y a pas de journaliste en prison» dans son cher pays « et il n’y en aura pas». Mieux, « Mor Ndaje» avait assuré, parlant de la liberté de presse, qu’il n’y a pas de péril à Ndoumbélane, dans la mesure où aucun journaliste n’est incarcéré pour un délit de presse.
L’arrestation de Cheikh Yérim Seck vient, ainsi, rappeler que les propos de « Waccacca» n’engageaient que ceux qui y croyaient, car le projet de Code de la presse, qui lui permet de matérialiser ses propos, a été voté par les députés et il ne reste plus que lui, pour le valider par un décret.
Mais, depuis 2017, »Buur » Fatick refuse de lever l’épée de Damoclès de la tête des journalistes. Pourtant, il avait influencé ses députés à voter le projet de Code, malgré le fait qu’ils étaient farouchement contre.
Toutefois, l’espoir est permis pour Cheikh Yérim Seck, si l’on sait que le Roi de Sunugaal, étant le chef suprême des Armées, pourrait solliciter des pandores le retrait de leur »plainte », pour un dénouement heureux. Même si, osons, quand même, le dire : l’accusation de l’ancien de Jeune Afrique détonne à des millions de kilomètres d’ici.
Mame Sagaar (Billet SourceA)