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Les séances de tortures dont ils “ont été victimes” ont semblé peser sur la balance des deux Cheikh  

La défense de Cheikh Sidaty Mané et Cheikh Diop a commencé par soulever des exceptions sur la nullité de la procédure, dès l’entame du procès des jeunes de Colobane. Mais, très vite, celles-ci ont été rejetées par le juge.

Me Mbaye Jacques Ndiaye a rappelé à la Cour les moments de tortures, auxquels ses clients ont été confrontés. «

Il y a eu des cas de tortures, des aveux qui ont été extorqués à nos clients, les policiers ont versé de l’eau dans la cellule, ils ne pouvaient pas se coucher, je vous demande d’infirmer l’arrêt rendu en première instance, déclarer nul et irrecevable la constitution de partie civile de l’Etat du Sénégal », a plaidé la robe noire.

Comme si cela ne suffisait pas, sa consœur Me Ramatoulaye Ba Bathily en a rajouté une couche. Et ce, en révélant la façon dont leurs clients ont été contraints d’avouer être les auteurs de la mort du policier.

«Cheikh Sidaty Mané a été suspendu les pieds en bas, des menottes aux pieds, totalement nus, il a été battu avec des matraques, des gourdins. C’est attesté par le certificat médical, un des agents enquêteurs a pris un couteau pour lui faire des entailles aux parties intimes», a crié Me Bathily.

Selon qui, les accusés n’ont pas eu d’autre choix que d’avouer un crime qu’ils n’ont jamais commis. Ces derniers, à leur tour, sont restés sur leurs déclarations, à savoir qu’ils n’ont rien à voir avec la mort du policier. Tout comme, nient-ils être les personnes qui apparaissent dans la vidéo que les enquêteurs leur ont montrée.

Cheikh Sidaty Mané, plus connu sous le surnom de Gatuzo, a fait comprendre au juge que , e jour des faits, il n’est pas sorti de son domicile si ce n’est pour aller prendre le thé avec ses amis. Car, chez eux, ils s’étaient donné comme mot de passe : ne jamais sortir quand il y avait manifestation.

Le même moyen de défense sera adopté par son co-accusé Cheikh Diop, arrêté une semaine après les faits. Mais qui n’a jamais cessé de clamer son innocence.

La défense, qui n’a pas arrêté d’insister sur les moments de torture, dont ont été victimes leurs clients, a demandé la relaxe de ces derniers, non sans inviter le juge à infirmer l’arrêt rendu en première instance.

A sa suite, l’Avocat général a campé sur sa position, relevant la culpabilité des accusés. Aussi, a-t-il demandé qu’ils soient maintenus dans les liens de la prévention, mais à une peine en-deçà de 10 ans de travaux forcés.

Le juge, en rendant son délibéré, a fait mieux. En acquittant Cheikh Siday Mané et Cheikh Diop. Au grand bonheur de leurs familles respectives, qui n’ont pas manqué de sauter de joie. Tout comme, la population de Colobane, qui a crié de joie, à l’annonce de la nouvelle.

Ndèye Awa BEYE (Actusen.com)

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