Membres de 2S AU, ils ont organisé, ce mardi 20décembre 2016, une marche nationale pour exiger du gouvernement, l’application des accords signés avec le Cadre unitaire. De la Place de l’Obélisque à l’Esplanade du rond-point de la Rts, les agents de la santé ont étalé tous leurs maux. Une injustice flagrante frappe les médecins, en termes de salaire, comme peuvent l’illustrer ces quelques
exemples.
Ainsi, le salaire d’un Directeur d’une Agence au Sénégal (5 ans d’études) peut servir à payer 10 fois un médecin. Sur ce point, le Dr Mamadou Lamine Fall, Secrétaire de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (Cnts) vocifère : «la santé est importante dans tous les pays, la santé avant tout. L’Etat doit réagir, correctement et rapidement. Madame la ministre Eva Marie Colle Seck est disqualifiée, c’est le Président de la République, qui doit réagir», dit-il.
Sous des hurlements du genre «la santé à genoux Macky Sall à Paris», les agents de la santé déplorent le gaspillage des deniers publics par l’Etat, alors que les corps des professionnels les plus importants sont négligés.
Sur ce, Dr Babacar Ndoye se désole : «le Sénégal est un pays de paradoxe. Les Sénégalais doivent avoir peur, car le pays est en danger. Nous menons le même combat que le Cusems : celui de l’équité. Sans l’équitation et la santé, un pays ne peut connaitre l’émergence».
«Le Sénégal est un pays de paradoxe. Les Sénégalais doivent avoir peur, car le pays est en danger”
Le Docteur Mamadou Paul Mané, très remonté, déclare «le Sénégal n’est le patrimoine paternel de quiconque, ce n’est pas un héritage. En plus des arriérés de salaires, les retraités ne peuvent plus percevoir ni pension, ni indemnité ; tous ça, à cause de l’Acte 3 de la Décentralisation.
On a signé une plateforme, depuis 2014, mais, jusqu’à présent, rien n’est fait. Que le Président de la République comprenne que c’est lui, en personne, que nous voulons rencontrer, nous sommes des Sénégalais comme lui ; donc, il n’y a pas de raison de nous en vouloir, au point de faire la sourde oreille».
Sur un ton plus agressif, il débine : « je voudrais dire aux sourds de l’Etat de nous entendre et aux aveugles de l’Etat de voir que nous sommes dans la rue. Et si jamais Macky ne répond pas au tour
de la table des négociations pour le règlement des problèmes des agents de la santé pendant les élections, nous allons nous organiser pour faire une campagne de résistance, pour la première fois dans
l’histoire des Syndicats de l’administration».
Au cœur de la marche, les blouses blanches n’ont pas manqué de rappeler à la population que c’est pour leur bien-être qu’elles luttent contre cette injustice. Il affirme qu’au Sénégal la médiocrité est mise en
avant.
Anna Alberta MENDEZ (Stagiaire, Actusen.com)