Les cauris ont été la principale monnaie d’échange en Afrique, avant l’esclavage et la colonisation. Mais de nos jours, ils n’ont aucune importance face aux monnaies de banque. De nos jours, les mutations sociales ont bouleversé l’importance des cauris. L’avènement des monnaies de banque a donné un second rôle aux cauris. À tel point qu’ils sont utilisés comme objet de sacrifice. Aussi, en Afrique, dans les zones reculées, certains les utilisent pour conjurer des sorts. De plus, dans le domaine médicinal, les cauris permettent de soigner de nombreuses maladies telles que les infections cutanées. ‘’SourceA’’ s’est rapproché de l’historien Sobel Dieng pour en savoir plus.
Depuis des siècles avant l’esclavage et la colonisation, l’utilisation des cauris était monnaie courante dans les mœurs des Africains. Ces petites coquilles servaient à plusieurs choses, elles étaient une monnaie d’échange pour les commerçants. L’Afrique était l’épicentre d’échanges commerciaux de tous genres : l’or, les épices et les tissus étaient les objets les plus convoités. Les différents royaumes ont tous contribué à la floraison de cette monnaie traditionnelle. Le cauri possède différentes significations. Que cela soit en Afrique, en Inde et même en Amérique, le cauri avait des significations très religieuses et conférait certains pouvoir à celui qui le portait. »En Afrique, par exemple, la légende disait que si nous étions attirés par ces petits coquillages, cela signifiait que nous possédions un lien familial avec l’esprit de l’Océan de la richesse et de la terre. Le cauri est donc véritablement considéré comme un porte-bonheur en Afrique. Les personnes qui portaient des cauris étaient assurées d’une protection puissante de la part des esprits des océans. Le cauri devait également apporter prospérité à son possesseur. C’est pourquoi en Afrique, nous retrouvons beaucoup de cauris attachés comme décoration sur les tenues traditionnelles, coiffures mais également bijoux ».
«Les personnes qui portaient des cauris étaient assurées d’une protection puissante de la part des esprits des océans. Le cauri devait également apporter prospérité à son possesseur»
Le cauri aussi appelé Monetaria moneta était très utilisé, il y a quelques centaines d’années et ce, dans différentes régions du monde telles que l’Asie, l’Afrique et même l’Océanie. « Ces coquillages étaient utilisés comme une monnaie d’échange dans le commerce. À l’époque, posséder des cauris montrait la prospérité et la puissance de son propriétaire. Ils conservent ce statut de monnaie. Si ce coquillage servait de moyen de paiement, ce n’était pas totalement un hasard. Ce coquillage possède des caractéristiques très utiles. En effet, chaque cauri se ressemblait, c’est-à-dire qu’ils avaient tous la même taille, la même forme et le même poids. Ce fut donc très pratique pour effectuer les paiements car ils étaient utilisés soit compter un par un, soit pour peser selon le montant dû. Une des dernières utilisations de notre Coquillage Cauri était une activité plus profane, à l’opposé même de la religion.
« Les cauris étaient utilisés pour lire, prédire l’avenir des personnes qui le souhaitaient. Pour cela, plusieurs activités leur étaient proposées. La plus connue et la plus utilisée était « le jeter de Cauris ». Le déroulement était très simple, il fallait, comme pour un simple tirage de cartes de voyance, au minimum deux personnes. L’une d’entre elles étant le voyant et l’autre le client désirant connaître son avenir.
«Les cauris étaient utilisés pour lire, prédire l’avenir des personnes qui le souhaitaient»
Sur les modalités d’utilisation, Sobel Dione explique : » Dans un premier temps, la personne souhaitant connaître son avenir devait mélanger les coquillages et formuler ensuite sa demande ou son souhait le plus cher. Ce dernier allait ensuite souffler sur les coquillages, avant de les jeter dans un espace défini au préalable par le voyant. Puis, le voyant procédait à l’interprétation des figures formées par les cauris. Selon les cultures, les voyants utilisent entre une douzaine, voire même une centaine de cauris. »
Matar DIOUF, Correspondant à Fatick