Quatre membres du Comité tchadien chargé de désigner les futurs membres du Conseil national de la transition sont au Mali pour s’inspirer du CNT local, organe législatif de la transition mis en place à la suite du Coup d’État militaire du 18 août dernier. Pour comprendre la situation sur place, et éventuellement s’en inspirer, la délégation tchadienne a rencontré des membres du CNT malien ainsi que le président Assimi Goïta.
C’est le colonel Assimi Goïta, à l’époque vice-président de la transition, qui avait personnellement conduit la sélection des candidats au CNT malien. Mardi 3 août, la délégation tchadienne conduite par Jean-Bernard Padaré, cadre du MPS, le parti présidentiel, et vice-président du Comité de sélection, a donc échangé avec le désormais président de la transition malienne.
Pour parler méthodologie et critères de sélection. « Il nous a dit de faire preuve de courage et de patriotisme, a confié à RFI Jean-Bernard Padaré. D’éviter les pressions qui ne manqueront pas de se faire sentir et de choisir des personnalités qui ont de l’expérience. »
La question délicate de la place des militaires…
Le CNT malien compte 121 membres, le tchadien en aura 93. Le contexte dans lequel cet organe législatif de transition doit être installé n’est pas exactement le même, mais l’objectif, lui, est identique : composer l’assemblée la plus représentative possible des forces vives du pays, sans passer par une élection.
Avant sa visite à Assimi Goïta, la délégation tchadienne a évidemment rencontré le président du CNT, le colonel Malick Diaw, ainsi que des vice-présidents et des chefs de commissions du Conseil. Toujours pour parler de cette question de la sélection des candidats. Avec des sujets parfois délicats, comme celui de la place des militaires, qui a suscité une forte polémique au Mali lors de la création du Conseil de transition et qui constitue également un enjeu important au Tchad. Dans les deux cas, ce sont des militaires qui ont pris la tête de l’État et du processus de transition.
La délégation tchadienne doit quitter Bamako jeudi. Une autre équipe se rendra prochainement au Soudan, pour tirer d’autres enseignements d’un autre modèle de transition.
Rfi.fr