Confiant et gonflé à bloc, après deux semaines de campagne électorale, le candidat Mamadou Ndione décline dans cette interview accordée à ‘’SourceA’’, ses ambitions pour Diass. Le directeur général du Cosec, une fois élu, compte mettre l’accent sur les problèmes d’accès, sur l’employabilité et l’emploi des jeunes et une gestion irréprochable du foncier «afin d’éviter tout conflit» et de promouvoir le développement. Mais son premier chantier sera incontestablement, l’audit du foncier. D’autant que, accuse-t-il, «à Diass, la position de conseiller municipal a, jusqu’ici, rimé pour certains avec enrichissement sans cause. 40 % de chaque délibération étaient pris de fait par la mairie, sans aucune transparence quant à leur affectation».
Source A : pourquoi participez-vous aux élections avec une liste autre que celle de Benno Bokk Yakaar ?
Mamadou Ndione : une élection locale est d’abord, la rencontre entre un homme et son terroir, une liste de conseillers et leur terroir. J’ai Diass au cœur et je suis dans le cœur des diassois. Notre liste est composée de personnes crédibles qui peuvent regarder les populations dans le blanc de l’œil sans sourciller. Depuis plusieurs années, j’ai fait un travail de fonds dans tous les coins et recoins de la Commune. Les concours de circonstances ont fait que la liste BBY est conduite par un maire sortant du PS malgré le soutien à ma candidature de tout le bureau de la section PS de Diass. Le maire PS n’est là que depuis un an suite au décès du Maire de l’AFP et tout le monde sait qu’il n’a aucune légitimité pour conduire sa liste. Ma candidature portée par l’essentiel des forces vives politiques et civiles des dix-sept villages de Diass est une demande sociale. C’est une candidature naturelle et exclusivement déposée au seul service des populations de la commune.
Source A : la campagne électorale tire à sa fin. Quel bilan tirez-vous des visites à domicile, caravanes et meetings ?
Mamadou Ndione : Le bilan que j’en tire est que les populations ont compris notre projet parce que conscientes des enjeux. Depuis plus de sept ans, nous collons à la réalité de notre terroir et apportons notre contribution pour la résolution des problèmes au moment où l’équipe municipale est absente. Les populations ont compris qu’une fois élu Maire, nous irons dans le sens de la résolution structurelle des difficultés dans une approche anticipative. Entre notre liste et celle du Maire sortant il y’a deux monde : celui du travail que nous incarnons et celui des affairistes.
Source A : on a constaté que l’accès à l’eau et les infrastructures de base constituent les grandes préoccupations des villages environnants alors qu’ils sont tous proches de Dakar et du nouvel aéroport. Comment comptez-vous apporter des solutions à ces problèmes ?
Mamadou Ndione : Pour résoudre ces équations structurelles, il y aura trois niveaux d’intervention. D’abord en interne, l’urgence sera à la mise en place (pourquoi pas) d’un département de travaux communaux pour s’attaquer à des sujets comme les pistes. Nous orienterons nos budgets vers la résolution des problèmes d’eau, d’électricité, de pistes et d’infrastructures scolaires et de santé publique.
«Entre notre liste et celle du Maire sortant il y’a deux monde : celui du travail que nous incarnons et celui des affairistes»
Le deuxième niveau d’intervention sera plus central. Nous mettrons rapidement avec les structures de l’Etat un plan d’urgence de mise à niveau infrastructurelle de notre Commune dans tous les domaines cités plus haut. Enfin le troisième niveau d’intervention sera la coopération intercommunale et internationale. Diass ira chercher les moyens de son développement endogène et ne demandera que la validation de ses propres projets par les populations et le conseil municipal. Le Maire de Diass que je serai sera porteur de projet et ne sera pas dans l’attentisme.
Source A : une fois élu, quels seront vos priorités pour le développement de Diass ?
Mamadou Ndione : comme expliqué dans notre Profession de foi, nous allons instaurer la démocratie participative et élaborer dans une démarche inclusive notre plan local de développement dans les dix premiers mois. La priorité sera dans la résolution de la question de l’eau, de l’électricité, des pistes, de la formation qualifiante et de l’emploi des jeunes ainsi que l’autonomisation des femmes sans oublier l’école et les structures de santé. Tout est urgent à Diass, mais nous allons trouver des solutions structurantes, planifiées et pérennes aux multiples équations.
Source A : avec le port de Ndayane, l’aéroport et d’autres infrastructures, Diass est un carrefour. Comment profiter pleinement de cette position stratégique ?
Mamadou Ndione : la solution est dans la formation qualifiante des jeunes. Nous allons nous y atteler sans délai. L’ancienne équipe municipale a pêché par manque ou absence d’anticipation. Notre credo sera l’anticipation pour former nos jeunes dans tous les échelons de la vie professionnelle en articulation avec les métiers portuaires, aéroportuaires, logistiques, industriels sans oublier les qualifications liées aux métiers du bâtiment. Pour les professionnels en exercice, nous mettrons en place un cadre de valorisation des acquis de leurs expériences pour leur permettre de mieux vendre leurs profils. Nous n’oublierons pas les formations académiques.
«Malheureusement à Diass, la position de conseiller municipal a jusqu’ici rimé pour certains avec enrichissement sans cause. 40% de chaque délibération était pris de fait par la mairie sans aucune transparence quant à leur affectation»
Source À : vous avez parlé de pratiques proches du délit d’initié. Sur quoi vous vous fondez pour le dire ? Est-ce à dire que quand vous serez élu maire, vous demanderez un audit du foncier ?
Mamadou Ndione : l’audit foncier de Diass est une exigence de management. Il y a trop de conflits réels et en gestation dans notre commune. Un maire qui veut travailler pour les populations doit faire l’état des lieux pour voir l’impact de tous les projets privés et publics en vue de faire des propositions prenant en charge les préoccupations des populations actuelles et futures. Malheureusement à Diass, la position de conseiller municipal a jusqu’ici rimé pour certains avec enrichissement sans cause. 40% de chaque délibération était pris de fait par la mairie sans aucune transparence quant à leur affectation. Il n’y a eu de commissions d’attribution transparente des parcelles et l’opacité a été jusqu’ici la règle à Diass. Nous mettrons un terme à cela et l’audit sera le premier jalon du renouveau de Diass.
Source À : il y en a qui disent que quiconque gagne les Locales entre l’opposition et le pouvoir fera un pas important vers la Présidentielle de 2024. Êtes-vous de cet avis ?
Le débat national, on y reviendra. Actuellement Diass a pris 99,99% de mes préoccupations cérébrales et physiques.
Interview réalisée par Adja K. Thiam