Le Collectif des victimes de Macky Sall veut que leur «bourreau» soit traduit en Justice. C’est ainsi que ses membres ont écrit une demande de soutien pour que Macky Sall, ancien Président du Sénégal et résident au Royaume Chérifien, réponde à la justice. La correspondance est adressée au Roi du Maroc. Pour eux, sa gouvernance est marquée par des violences et exactions. «D’abord, permettez-nous d’exposer les raisons qui nous poussent à solliciter votre soutien. En effet, le collectif des victimes du régime répressif de Macky Sall, actuellement réfugié dans votre royaume, se tourne vers vous avec l’espoir de voir la justice équitable, rendue. Macky Sall, en quittant le pouvoir, a laissé derrière lui un pays endeuillé par une gouvernance marquée par le sang et les larmes de centaines de victimes. Il s’agit de la pire période qu’ait connue notre nation», expose le Collectif.
À l’en croire, l’opinion nationale et internationale a largement relayé les événements tragiques de ces trois dernières années de pouvoir de Macky Sall. Ainsi soulignent les membres du Collectif, plus de 80 morts ont été recensés lors des manifestations politiques, des disparus, des citoyens désespérés forcés à l’exil ou ayant péri en Méditerranée. Des détentions arbitraires ont eu lieu, laissant de nombreuses personnes dans des conditions difficiles, assoiffées de justice et en quête de vérité. «Dès lors, conscient d’avoir causé d’immenses souffrances à des centaines, voire des milliers de familles, Macky Sall a fait adopter, à quelques jours de son départ, une loi d’amnistie pour ces crimes, rapidement validée par sa majorité parlementaire. C’est ainsi, à la fin de son mandat, le 2 avril 2024, il a quitté précipitamment le Sénégal pour se rendre en Arabie Saoudite, avant de s’installer au Maroc, son nouveau lieu de résidence», déplore l’organisation.
Elle estime que sa démarche repose sur le respect des lois, notamment celles relatives aux crimes contre l’humanité prohibés par le Statut de Rome de 1998, ainsi que la Convention des Nations Unies contre la Torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants du 10 décembre 1984. « Force est de constater que le régime de Macky Sall a également violé la Convention de Palerme du 15 novembre 2003 relative à la criminalité transnationale organisée, en emprisonnant des citoyens sénégalais venus de l’étranger, et en poussant d’autres à l’émigration clandestine pour fuir la persécution », déplore le Collectif des victimes de Macky Sall. Selon le collectif, il convient de préciser que sous le régime de Macky Sall, de graves accusations, souvent infondées, ont été portées contre des citoyens et des religieux, les assimilant à des terroristes ou des malfaiteurs, ce qui a contribué à banaliser ces accusations.
Adja Khoudia THIAM DIENG (Actusen.sn)