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Me Aboubacry Barro sur l’attitude que peut avoir le juge, suite au réquisitoire du procureur Diaby : «le principe du droit veut que le juge d’Appel suive le Ministère public, mais…» 

Interrogé par SourceA, Me Aboubacry Barro livre son analyse sur le réquisitoire servi, avant hier par le Procureur général prés la Cour d’appel de Dakar, en faveur du député-maire Khalifa Sall, dans l’affaire dite de la Caisse d’avance. D’après le juriste joint par téléphone par votre journal, le principe du Droit veut que le juge d’Appel suive le Ministère public.

L’étau semble se desserrer autour du député-maire Khalifa Sall, suite au réquisitoire du Parquet général prés la Cour d’appel de Dakar, dans l’affaire qui convient d’appeler de la Caisse d’avance de la Municipalité de Dakar. En effet, même si, cette fois-ci, il ne s’agit pas d’un réquisitoire ou d’une plaidoirie servis au prétoire, Khalifa Sall et ses partisans peuvent pousser un grand ouf de soulagement. Ou, du moins, en suivant ce Spécialiste du Droit, en la personne de Me Aboubacry Barro, qui ne s’est constitué pour aucune des parties de ce procès, qui prend la défense du prévenu.

«Si le juge d’Appel passe outre ce réquisitoire, cette posture est aussi compréhensible, dans la mesure où le Parquet est une partie du procès comme la défense ; donc, le juge, qui est souverain en matière judiciaire, est libre de prononcer une sentence en défaveur du maître des poursuites».

Selon Me Barro, suite au réquisitoire « courageux » du Procureur général Lassana Diaby qui demande au juge de la Cour d’Appel de se plier à la décision de la Cour de justice de la Cedeao, la logique du droit «veut que le juge Demba Kandji suive le réquisitoire du Ministère public». Dans son analyse de cette nouvelle tournure judiciaire que ce procès du maire Khalifa Sall a pris, le Spécialiste du Droit d’indiquer qu’il est incompréhensible, d’un point de vue du droit, que des poursuites soient toujours en cours, alors que le maître des poursuites, le Procureur, a décidé de lâcher l’affaire. D’ailleurs, ajoute Me Barro, on ne devrait pas faire, autrement.

Cependant, en rajoute Me Barro, si le juge d’Appel passe outre ce réquisitoire, cette posture est aussi compréhensible, dans la mesure où le Parquet est une partie du procès comme la défense ; donc, le juge, qui est souverain en matière judiciaire, est libre de prononcer une sentence en défaveur du maître des poursuites. Dans ce cas de figure, l’Avocat explique que la procédure suivra son cours et le fond du dossier sera jugé. Pour ce qui est du réquisitoire du Parquet, il voit en cela «une attitude courageuse», qui honore le droit sénégalais, car, dit-il, un procès est jugé, d’abord, sur la forme, avant d’aller sur le fond».

Aliou KANE (SourceA)

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