Connu pour son franc-parler et sa maîtrise du Droit, le mutisme de Me Doudou Ndoye avait surpris tous les hommes épris de justice et les praticiens du droit. Ce, depuis l’incarcération du Maire de Dakar devenu député du peuple à la suite des dernières élections Législatives tenues, au mois de juillet 2017, au Sénégal.
Estimant qu’il était temps que le Président de la République entende “une voix autre que celles entendues jusque-là” pour avoir prêté serment devant le peuple sénégalais : “d’observer et de faire observer scrupuleusement, toutes les dispositions de la Constitution”, l’ancien Ministre de la justice sus Diouf, est sorti de sa réserve, ce vendredi lors d’une conférence de presse animée dans un hôtel de la place.
“Si j’ai commencé par rappeler le serment du Président de la République, parce que je demande, souhaite et pense qu’avec les bons sentiments que j’aies à son égard, qu’il est temps qu’il d’entende une voix autre que les nombreuses voix qu’il entend tous les jours. Et qu’il se rende compte qu’il a prêté serment devant le peuple sénégalais de respecter et de faire respecter scrupuleusement, toutes les dispositions de la Constitution”, a plaidé Me Doudou Ndoye, la cause de Khalifa Sall.
De pleins droits et sans avis du Procureur, Khalifa Sall doit être libéré
Pour l’ancien professeur de Droit privé, en conservant le Maire de la capitale en prison alors qu’il est élu député du peule, est une “détention arbitraire. Et un des actes les plus graves d’une République”.
“Khalifa Sall est élu député. L’article 61 de la Constitution est clair. Quant on ouvre la Session parlementaire, le juge doit obligatoirement et de pleins droits, dire à détenu-député : rentrez chez vous et allez faire votre travail de parlementaire”, a-t-il rappelé les dispositions de la loi en la matière.
“Quand la Session est finie, on revient en prison. C’est comme cela que ça se passe. C’est cela la loi. Et c’est cela la Constitution qui devient dans ce cas d’espèce, une règle de procédure. On a même pas besoin de réquisitions du parquet. C’est de pleins droits”, a ajouté Me Doudou Ndoye.
Puisque dit-il, Khalifa Sall en prison depuis le 7 mars dernier pour présumés détournement de deniers publics, faux et usage de faux et blanchiment de capitaux, “n’est pas jugé ni condamné par un juge. Par conséquent, il est présumé innocent des faits pour lesquels, il est poursuivi”.
Gaston MANSALY (Actusen.com)