Bip, bip !! C’est mon téléphone portable qui sonne. Un message me parvint. L’éminent Professeur Oumar SANKHARE a vécu.
Je retiens mon souffle, Professeur Oumar SANKHARE est parti, « dans cette contrée ignorée dont nul voyageur ne revient »1comme le disait SHAKESPEARE. Et pourtant, Allah n’était pas obligé de nous l’enlever me dira peut-êtreAhmadou KOUROUMA. Mais « Nul n’a de chance de se dérober à la mort »2 nous dit EURIPIDE.
Sankos, comme nous aimions l’appeler, lui classique un jour, classique à jamais, nous a quittés, sa plume s’est cassée à jamais, il gît désormais au cimetière Madoki de Grand-Thiès.
SANKHARE, je me rappelle.
Il m’est difficile de parler de lui au passé car mon cœur ne peut supporter cette tristesse. L’homme au physique de gladiateur qui aimait rigoler aux éclats s’est éteint un certain 26octobre 2015 à son domicile. Il était un professeur amoureux de son métier, très rigoureux qui tient à l’ordre et à la discipline. Doté d’un savoir incommensurable, dépositaire de toute la science gréco-romaine, le professeur, a une générosité intellectuelle légendaire car il a encadré bon nombre d’étudiants en leur prodiguant un savoir intellectuel qui ne va jamais s’éclipser.
L’homme aux œuvres considérables, Senghorien, pur et dur ; fidèle et serviable. Une fois après son agrégation en grammaire en France, contre toute proposition, il a préféré retourner au pays pour le servir car le contraire serait « injurier mon pays qui a tant investi pour ma formation »3 disait-il.
Je m’accorde avec Victor HUGO que « tu n’es plus là où tu étais, mais tu es partout là où je suis »4 car dans mes cogitations diurnes et nocturnes, vous êtes toujours présent Professeur. Fasciné par son humilité et sa simplicité et son accessibilité, je me souviens encore de ce jour où je lui ai proposé de corrigerma nouvelle une fois que ça serait fini. Il m’a répondu d’un OUIsi affirmatif que je peine encore à le décrire.
Désormais, c’est avec douceur et plein d’amour qu’on pensera de vous. SENEQUE nous a fait savoir que « toute la vie n’est qu’un voyage vers la mort »5 et que nous devrions être forts parce que « ce qui compte, ce ne sont pas les années qu’il y a eu dans la vie. C’est la vie qu’il y a eu dans les années » nous rappelle Abraham LINCOLN.
Les générations à venir doivent ajouter ce nouveau nom à côté de ceux qui ont écrit les plus belles pages de l’histoire sur l’enseignement.
Il nous appartient maintenant de faire entrer ce nom dans notre quotidien pour que, chaque jour, il passe dans nos conversations comme le chapelet.
Pour terminer, àtout seigneur tout honneur, je vous remercie pour m’avoir fait partdu peu qu’il soit de votre savoir encyclopédique. Le Sénégal a perdu un haut diplômé ;un enseignant de sa trempe « y a pas son deux » dixit les ivoiriens.
Sittibiterra levis. Ad maiorem Dei gloriam.
[Que la terre te soit légère. Pour la plus grande gloire de Dieu]
J’adresse à votre famille, à vos parents,à vos amis, à vos collègues et à vos étudiants toutes mes condoléances les plus émues.
Mathieu Patrick MENDY Etudiant au département de Lettres Classiques