Qui l’aurait cru. Des responsables, fondateurs du Parti Pastef ont jeté l’éponge avant de décrier la politique du maire de Ziguinchor. Pour eux, « le patriote en chef » ne fait qu’utiliser la jeunesse sénégalaise dans ses combats personnels. Une situation qui a poussé Cheikh Ahmeth Tidiane Sall et ses camarades à mettre en place le « Rassemblement des patriotes du Sénégal ». Leur objectif : dénoncer la politique de victimisation de leur ancien leader.
Ils sont une dizaine de membres fondateurs des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (PASTEF) mais ils ont décidé de tourner le dos au « patriote en chef » pour mettre en place le Rassemblement des patriotes du Sénégal (RPS). Cheikh Ahmeth Tidiane Sall et ses camarades ne partagent plus la même vision politique avec Ousmane Sonko et ils n’ont pas hésiter à le dire à qui veut l’entendre. Pour eux, Ousmane Sonko se sert de la jeunesse sénégalaise comme bouclier pour régler ses propres problèmes : « Il se sert de la jeunesse pour régler des différends personnels. Actuellement il prend des casseroles au niveau de la justice notamment une accusation de viol et une autre de diffamation. Je constate qu’il transfère ses problèmes personnels sur le champ politique, il faut oser le dire. On ne l’entend plus se prononcer sur les difficultés du pays, la vie chère avec la guerre en Ukraine, le chômage ou autre. A place, il parle toujours de ses problèmes avec la justice ».
« Il se sert de la jeunesse pour régler des différends personnels »
En d’autres termes, constate l’ancien compagnon d’Ousmane Sonko qui se dit déçu par le comportement de ce dernier, « il est quasiment sorti du champs politique mais nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude et il est évident que depuis l’éclatement de l’affaire Sweet Beauté, il est dans une stratégie qui consiste à déplacer ses problèmes personnels dans la sphère politique en leur conférant des relents politiques factices. Et l’affaire Mame Mbaye Niang est venue confirmer définitivement qu’il utilise son rôle d’homme politique afin de se disculper de la justice où il est attrait pour diffamation ».
« L’affaire Mame Mbaye Niang est venue confirmer définitivement qu’il utilise son rôle d’homme politique afin de se disculper de la justice »
Et visiblement très en verve, il ajoute, « si je suis interpellé aujourd’hui c’est parce que je suis l’initiateur du parti en France. Et considérant nos efforts consentis pour implanter le parti dans la diaspora et au Sénégal, nous avons l’impérieuse nécessité de rappeler le sens de notre engagement. Plusieurs membres fondateurs de Pastef sont déçus par le comportement d’Ousmane Sonko ».
Cheikh Ahmeth Tidiane Sall n’a pas aussi manqué de déplorer le comportement des souteneurs actuels d’Ousmane Sonko : « Quand tu n’es pas avec Ousmane Sonko, ils pensent que tu n’es pas de l’opposition et tu n’es pas patriotes et ça on ne peut pas l’accepter. Sonko m’a trouvé sur le terrain politique et c’est pour cela que j’ai pu l’aider à élargir le parti et à mener des action politique. Et aujourd’hui c’est ma responsabilité de tirer la sonnette d’alarme. D’ailleurs beaucoup ont quitté l’arène politique parce qu’ils sont déçus par Ousmane Sonko mais nous, puisque nous sommes des acteurs politiques, nous avons décidé de lancer ce mouvement ».
« Plusieurs membres fondateurs de Pastef sont déçus par comportement d’Ousmane Sonko »
Et par rapport à ce mouvement, M. Sall se veut clair : « Le mouvement est dans l’opposition mais il y a différentes formes d’opposition. Je ne suis pas un opposant nihiliste. Nous ne voulons pas être des patriotes qui brûlent un pays. On doit être des opposants républicains. Malgré notre présence dans l’opposition, il est de notre devoir de tirer la sonnette d’alarme face à la montée des périls qui pourrait conduire notre pays vers des lendemains incertains. On ne doit pas faire de la politique pour brûler un pays».
Coordonnateur du Rassemblement des patriotes du Sénégal, Cheikh Ahmeth Tidiane Sall a aussi invité « les patriotes d’ici et d’ailleurs à s’ériger en bouclier autour de la République qui nous est commune et à sécuriser leurs quartiers, les villes et villages, et de ne pas céder face à ce qu’on pourrait appeler un syndrome de lâcheté. Et nous mettons en garde contre toute tentative de faire basculer notre pays dans la violence ».
Actusen.sn
