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Mort tragique de son père, menaces de morts, voyages à la Mecque, construction de ses premières zawiyas : sur les pas de Mame Maodo

El Hadj Malick ne verra pas son père. Et après sa naissance, sa famille paternelle est venue à Gaé le prendre. Craignant que ce qui est arrivé à Mame Ousmane Sy arrive aussi à son unique fils, ils décideront finalement de le laisser à sa famille maternelle.

Né après le décès de son père, Mame Ousmane Sy, El Hadj Malick sera plus tard réclamé par sa famille paternelle. Certains d’entre eux seront à Gaé dans le but de l’amener avec eux quand il a juste fini de maîtriser le livre Saint à l’âge de 10 ans. L’oncle maternel de Malick, Alpha Mayoro Wélé, n’y verra d’ailleurs aucun inconvénient. Mais, il leur dira : « Si vous voulez l’amener avec vous dès aujourd’hui, cela peut susciter des soupçons. Je vous propose de rester à Gaé pour quelques jours, le temps de vous familiariser avec les gens de mon village ». Ce que les membres de la famille paternelle de Maodo acceptèrent.

Quand l’heure de quitter sa mère est venue, Maodo suivra ses parents paternels. Seulement, les peuls qui auraient assassiné Mame Ousmane Sy, menacèrent aussi d’attenter à la vie de Malick. C’est ainsi que sa famille paternelle jugea nécessaire de le ramener à Gaé et le laisser finalement à sa famille maternelle qui assura son éducation.

L’enfant de la vertueuse Fawade Wélé, très tôt versé dans les études islamiques, arpenta allègrement les contrées du Fouta, du Walo et de la Mauritanie à la quête des savants dispensateurs de rares savoirs, selon Madou Kane. En 1888, à trente-trois (33) ans, il entreprit le pèlerinage aux lieux saints de l’islam. Un voyage par voie maritime qui le mena à Marseille (France) et Alexandrie (Egypte) avant d’accéder à la Mecque et Médine, à la tête d’une congrégation de moqqadem qu’il forma essentiellement à Ndiarndé. Ce sont ces moqqadems ou disciples qu’il a lui-même formatés sont les principaux artisans du maillage du territoire sénégalais pour instruire et guider les fidèles tidianes des villes et des campagnes.

Bâtisseur de zawiya à Saint louis, la capitale de la colonie, en 1892, puis à Dakar, il imposa sans tambours ni trompettes, son autorité spirituelle sur l’ensemble du pays. Maodo Malick conquit les cœurs des croyants qui voyaient en lui le pilier de la foi et la voûte de la cohésion sociale. En 1902, il s’installa au cœur du Cayor et alluma le feu incandescent du foyer de Tivaouane. La flamme illumina la pénombre de l’ignorance qui enveloppait les masses dans les méandres obscurs des croyances ancestrales. Pourtant, à Tivaouane, il n’y était que pour enseigner aux commerçants.

Seydi Malick accomplit parfaitement sa noble mission et quitta ce bas monde un triste jour de juin 1922. Il laissa un héritage inestimable. Sa descendance prodigieuse porte encore le flambeau qu’il a allumé pour le rayonnement de l’islam. Son œuvre transcende le temps et continue d’inspirer des générations de fidèles.

Amadou Dia (Actusen.sn)

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