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MUTATIS MUTANDIS

Les partis politiques de l’opposition d’hier comme d’aujourd’hui continuent de fustiger le fait qu’un chef de l’Etat soit en même temps chef de parti politique. En effet, il s’agit d’un vieux problème qui tarde à trouver une solution.

Invité de l’émission “ça me dit mag”de Pape Alé NIANG, ce Samedi 22 Avril 2017, le docteur Cheick Tidiane GADIO a affirmé qu’il est gênant d’être à la fois Président de la république et chef de parti politique pour plusieurs raisons dont je ferai l’économie d’énumérer ici.

A mon humble avis, pour éviter qu’un Président de la république soit en même temps chef de parti, il faut séparer les deux postes de responsabilité en amont, en les rendant inconciliables c’est à dire que le candidat à la présidentielle du parti ne soit pas le chef de parti.

Une fois élu, sous la double casquette de chef de l’Etat et de chef de parti, il ne peut plus renoncer à son titre de chef de parti politique. En le faisait, son geste peut ne pas être compris par ses camarades de parti qui pourraient le reprocher de les avoir abandonnés après l’avoir porté au pouvoir. Et lui-même pourrait se dire que je n’ai pas le droit de les abandonner âpres avoir été élu Président de la république

Et pourtant, ils tous raisons, vu sous cet angle.

Ce qui est attendu des partis politiques, c’est de régler le problème par eux même en intégrant dans leur organisation et mode de fonctionnement la règle qui interdirait le candidat à la présidentielle d’être en même temps le chef du parti politique ou coalition de partis engagée. Ainsi, le problème sera définitivement solutionné par les partis politiques eux-mêmes. Dans ce cas, on n’aura pas besoin de l’inscrire dans la constitution comme certains le demandaient ou d’exiger du Président de la république élu sous cette double casquette d’abandonner son titre de chef de parti politique comme d’autres le réclament.

Je reste convaincu jusqu’à preuve du contraire, aucun Président de la république élu au Sénégalsous cette double casquette n’acceptera de renoncer à son titre de chef de parti pour les raisons que je vienne d’évoquer ci-dessus.

Pour entrer dans la modernité, les partis politiques doivent intégrer dans leur mode de fonctionnement et de gestion des partis politiques, la séparation de ces deux postes de responsabilité en érigeant en règle immuable « le candidat à la présidentielle du parti ou de la coalition de partis ne peut plus être le chef de son parti. »

Mutatis mutandis !

C’est gênant , selon le docteur Cheikh Tidiane GADIO d’être à la fois chef de l’Etat et chef de parti, c’est exact mais à condition que l’on soit en face d’un Président de la république non vertueux, sans quoi, je ne vois aucun inconvénient que l’on soit à la fois Président de la république et chef de parti politique.

Les institutions ne sont que des instruments au service des hommes. Et quelle que soit leur qualité, elles ne servent à rien si les hommes et les femmes qui les animent ne sont pas vertueux.

Ce débat politique autour du Président de la république en même temps chef de parti  doit être dépassé par les partis politiques en changeant ce qu’ils doivent changer dans leur mode de fonctionnement et de gestion des partis politiques.

En effectuant ce changement nécessaire attendu dans les partis politiques qui consiste à inscrire en règle d’or dans leur mode de fonctionnement et de gestion des partis : « le candidat du parti ou de la coalition de partis à la présidentielle ne peut  plus  être le chef de son parti politique. Cette règle, une fois établie, permettra l’alternance démocratique au sein des partis politiques qui ont du mal à se renouveler et renforcera sans nul doute la vitalité et la qualité de notre démocratie.

Ça ne sera pas facile d’amener les partis politiques a opéré ce changement de vision et de gestion des partis politiques maintenant. Et pourtant, ce que je crois, cette mutation est indispensable et inévitable.

En attendant, tant que le candidat à la présidentielle du parti ou de la coalition de partis politiques restera chef de son parti, on aura toujours au Sénégal un Président de la république en même temps  chef de parti politique.

Donc, en connaissance de cause, ne demandons pas l’impossible au Président de la république de se démettre de sa casquette de Chef de parti alors qu’il a été élu à son double titre de chef de parti et de chef de l’Etat. Enfin, pour clore définitivement ce débat qui n’a fait que trop duré, la balle est dans le camp des partis politiques.

Mutatis Mutandis !

Baba Gallé DIALLO
Email: bbgd70@yahoo.fr

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