De tous les malheurs qui frappent le Sénégal, voici le plus immérité : avoir à nourrir et à blanchir certains députés qui, à chaque fois qu’ils la claquent, débinent des insanités. Et parmi ces députés qui tutoient, dans la plupart des cas, le ridicule, caracolent en tête ceux de la Mouvance présidentielle, issus notamment de l’Alliance pour la République (Apr) du Président Macky Sall.
Et la dernière parlementaire en date à avoir accablé de ses sarcasmes tous ceux qui ne réfléchissent pas comme elle et son mentor, est la députée Aïssatou Diouf. Invitée de l’émission « Ngonal » sur la Tfm, elle a insulté le Président gambien, à haute et intelligible voix. De nature à froisser tous les citoyens épris de respect envers la première Institution d’un quelconque pays, fut-elle l’homme fort de Banjul.
« Yaya Jammeh est un saoulard se saoule la gueule »
Pour ce faire, la députée, qui ne semble comprendre rien à rien du tout, a lâché : « Yaya Jammeh est un saoulard ». Alors que l’on s’émeut de son caractère volubile et expansif, et de son manque de retenue, Aissatou Diouf en rajoute la couche de trop : « il (Ndlr : Yaya Jammeh) se saoule la gueule, comme pas possible. C’est pourquoi, d’ailleurs, il n’est jamais lucide », l’accable-t-il.
Invitée à se prononcer sur l’ancien Premier ministre, Abdoul Mbaye, la responsable de l’Apr s’enfonce dans ses abîmes langagiers. « Abdoul Mbaye dafa ngaparal » (insatiable). Son problème, c’est qu’il est nostalgique des gardes du corps, dont il était flanqué quand il était puissant Premier ministre ».
Aïssatou Diouf : « Il faudrait qu’on songe à un projet de loi, aux fins d’interdire, désormais, qu’un Avocat puisse être député à l’Assemblée nationale »
Quid de l’Avocat et député Me El Hadj Diouf? La parlementaire Aïssatou Diouf se fend d’accusations surréalistes : « il a bouffé l’argent de Yaya Jammeh, c’est pourquoi Me El Hadj Diouf s’agite comme pas possible.
Mais il faudrait qu’on songe à un projet de loi, aux fins d’interdire, désormais, qu’un Avocat puisse être député à l’Assemblée nationale.
Et lorsque, pour titiller son ego, les animateurs de l’émission « Ngonal », en l’occurrence Cheikh Ndiaye, Sa Neex et Cheikhouna lui demandent qu’est-ce qu’elle ferait, si Abdoul Mbaye ou Me Diouf portaient plainte contre elle, Aïssatou Diouf étale toute son impunité.
« Personne n’ose porter plainte contre moi », nargue-t-elle l’opinion. Histoire d’exhiber son statut de membre de la Mouvance présidentielle. On se souvient qu’au cœur de l’Assemblée nationale, la parlementaire a eu à copieusement insulter son collègue Me Diouf. Qui, excédé, à eu, à son tour, à la traiter de p…
« Les intellectuels ne sont pas à l’Assemblée nationale»
Qualifiant Malick Gackou d’impopulaire, Idrissa Seck de Rewmi de leader esseulé qui n’a d’électorat que Thiès, Aissatou Diouf déclare à qui veut l’entendre que Abdoulaye Baldé, maire de Ziguinchor, crèche, déjà, dans les prairies marron-beige de son mentor Macky Sall.
La dame a, également, soutenu, il y a quelques semaines, au milieu de l’Assemblée nationale, que les députés ne sont pas des intellectuels et n’ont pas besoin d’avoir un niveau élevé d’études. Car, dit elle, «les intellectuels ne sont pas à l’assemblée nationale», selon le journal L’As qui l’a révélé, à l’époque.
Ce jour-là, ne s’arrêtant pas en si mauvais chemin, Aïssatou Diouf avait indiqué qu’elle et ses camarades ne faisaient que jouer à l’école au moment où les «intellectuels» qui ne sont pas à l’Assemblée nationale apprenaient.
Moustapha Cissé Lô navigue entre l’insulte, la menace et les coups de feu de son pistolet
Mais ce n’est pas seulement Aïssatou Diouf, qui empêche ses compatriotes de dormir du sommeil du juste. Pour cause, l’Apr est comme une sorte de pouponnière où crèchent des distributeurs automatiques de vocabulaires orduriers.
Parmi eux, figure le troisième Vice-président de l’Assemblée nationale, Moustapha Cissé Lô. Qui alterne injures, menaces et coups de feu tirés en l’air. Le week-end dernier, exhibant son statut de nouveau riche, il déclare sa décision inébranlable d’aller à l’assaut de la Mairie de Dakar, en passant par celle de Yoff.
Car, selon lui, il a beaucoup d’argent. Et que quiconque ne peut le rivaliser dans ce domaine, ne saurait lui tenir tête. C’est lors de son « Thiant » à Touba que Moustapha Cissé Lô l’a dit.
Boughazéli, ancien « simbakatt » (faux-lion) et ex-joueur de football, excelle dans l’excès
A côté de celui-ci, excelle dans l’excès un autre parlementaire. Il s’agit de Boughazéli. Ancien « simbakatt » (faux-lion) et ex-joueur de football, à ses heures perdues, cette armoire à glaces cultive, lui aussi, une agressivité verbale à toute épreuve. A chaque fois qu’il ouvre la bouche, c’est pour dire des énormités, surtout à l’endroit de ses adversaires politiques. Ses sorties médiatiques font frémir.
Un autre député membre du Parti présidentiel capable de produire un discours de nature à faire frissonner plus d’un : Saadaga. Même s’il a, depuis quelques mois, semblé opérer un petit recul par rapport à ses sorties provocatrices d’antan, il reste qu’il partage avec ses camarades de Partis et collègues parlementaires décrits un dénominateur commun : l’excès.
Malheureusement, quand cette fratrie de frères et soeurs marron-beige rivalisent d’ardeurs dans le verbe qui vole bas, très bas même, aucune voix discordante ne vienne le leur clouer. Tout au plus, on semble leur aménager un vaste boulevard, qui n’a rien à avoir avec la sobriété, fredonnée, à-tout-va, par le Président Macky Sall.
Gaston Mansaly (Actusen.com)