À la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar hier, jeudi, comparaissait Mouhamed Mbengue, Fatou Sall et Dame Sarr. Tous des voisins demeurant à yenne, ils sont poursuivis pour des faits d’offre et de cession de drogue.
C’est pour des faits d’offre et de cession de drogue que les voisins Mouhamed Mbengue, Fatou Sall et Dame Sarr comparaissaient à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar, hier. Ces résidents de Yenne ont été arrêtés au cours d’une opération de sécurisation effectuée par la gendarmerie de ladite localité.
À cet effet, un dispositif sécuritaire très pointu a été mis en place. En sus, ces éléments enquêteurs étaient accompagnés de leurs chiens renifleurs qui ont senti l’odeur du chanvre indien depuis la maison des mis en cause avant d’indiquer les lieux à leurs maîtres. C’est ainsi que les agents ont procédé à une fouille qui s’est soldée par la découverte de 2kg de yamba. La paternité du produit prohibé est attribuée à l’éleveur, Mohamed Mbengue.
Des cornets ont aussi été retrouvés par-devers la commerçante Fatou Sall ainsi qu’un autre cornet sur Dame Sarr. Tous coffrés, ils ont été placés sous mandat de dépôt puis jugés hier, devant la barre des flagrants délits où chacun a nié autant qu’il peut pour se tirer d’affaires.
Premier à prendre la parole, Mohamed Mbengue soutient qu’au moment de son arrestation, il venait juste de se réveiller et était allé à la boutique. «Au retour, les enquêteurs m’interpellent et m’injurient. Je leur ai dit de ne plus récidiver. N’empêche, ça ne leur a pas empêché de me conduire à la gendarmerie de Yenne alors que rien n’a été retrouvé chez moi», s’est-il défendu.
Pourtant, ce n’est pas cette déclaration qu’il avait servie lors de son interrogatoire préliminaire face aux enquêteurs. Car, Mouhamed Mbengue avait reconnu avoir caché 2kg de chanvre dont une partie dans sa chambre et une autre dans la case de pigeon.
Pour ce qui est de Fatou Sall, elle a aussi opté la dénégation comme moyen de défense. Cette prévenue âgée de 37 ans qui porte devant la barre son bébé de quelques mois dans son dos a malheureusement été arrêtée au moment où son mari, Omar Mbaye, a pris la fuite lorsqu’il a senti la présence des agents.
«Ils ont demandé après mon mari et je leur ai dit qu’il est absent des lieux. Mais, ils se sont dirigés dans ma salle de bain avec leurs chiens renifleurs où ils ont saisi un sachet dont j’ignore le contenu», a-t-elle révélé. Cependant, à la police, elle avait tout de même reconnu que les enquêteurs ont trouvé trois cornets de yamba dans sa pochette.
Tentant de se justifier, la mère de 9 enfants avait révélé qu’elle n’avait pas de quoi nourrir ses enfants et que c’était la raison pour laquelle elle a pris la drogue pour la vendre. D’après toujours ses déclarations, elle avait connaissance des activités illicites dans lesquelles son mari trempait. Pour se disculper à ce propos, elle martèle : «je ne détenais pas une pochette. En plus, je n’ai pas eu des nouvelles de mon mari depuis mon arrestation». À son tour, son coprévenu, Dame Sarr a confié au juge avoir acquis le cornet de chanvre indien qui a été saisi sur lui auprès d’un certain Nar Fall.
Convaincu de la constance des faits, le procureur a requis l’application de la loi pénale contre les prévenus. Pour la défense de la dame, Fatou Sall, Me Abdou Aziz Ndiaye a montré son amertume face au comportement de son mari. «J’ai aujourd’hui honte des hommes, je le dis et je le répète. Je me demande comment un mari qui a 9 enfants avec une femme peux faire faux bond jusqu’à présent. Il ne s’est jusque-là pas présenté. C’est-à-dire que c’est lui le coupable», a tonné la robe noire qui a souhaité la relaxe pure et simple de sa cliente.
Son confrère, Me Baba Diop, sollicitant que les autres mis en cause soient relaxés au bénéfice du doute d’ajouter : « La gendarmerie était laconique sur la caractérisation des faits. La drogue n’a pas été retrouvé par-devers eux mais, dans une maison où ils habitent. Ce dossier n’est pas clair et je sollicite leur relaxe au bénéfice du doute», a fulminé le conseil. Délibéré au 5 mai prochain.
Adja K. THIAM (Actusen.sn)