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Déguerpissement dans les marchés : Ousmane Sonko met les maires devant leurs responsabilités

Suite à la colère des marchands ambulants, déguerpis pour la plupart de leur lieu habituel de travail, le premier ministre, Ousmane Sonko, s’est déplacé au marché Colobane pour, dira-t-il, délivrer le message de SEM Bassirou Diomaye Faye sur la situation. «Nous avons constaté des opérations de déguerpissement entreprises par les mairies dans plusieurs marchés de la capitale pour lutter notamment contre les occupations anarchiques», dira-t-il d’emblée face aux commerçants.

Seulement, pour le premier ministre, avant toute opération de déguerpissement, les collectivités locales devraient prendre certaines mesures. «Le maire de Colobane devait être là, il a certainement un empêchement. Mais j’ai demandé au préfet s’ils ont pris des mesures d’accompagnement. Car il y a de la responsabilité de la mairie», déplore-t-il, citant l’exemple de la mairie de Ziguinchor qui, contrairement à la mairie de Colobane, avait pensé à recaser les commerçants dans d’autres espaces dédiés pour lutter contre l’occupation anarchique.

Sans mesure d’accompagnement, Ousmane Sonko reconnaît que les commerçants sont condamnés à devenir des agresseurs, appelant ainsi les maires à plus d’humanisme. «Après tout, ce sont les conséquences des échecs des politiques publiques antérieures qui ont créé tous ces problèmes. De l’agriculture à l’élevage, en passant aux financements, si le moindre sous était mis là où il devait être, les commerçants ne seraient pas là aujourd’hui. Bien qu’il s’agit d’une compétence de la mairie, nous invitons les maires à plus d’humanisme, à favoriser la communication. Mais surtout, à s’asseoir avec les commerçants pour trouver des solutions de remplacement», indique Ousmane Sonko.

Aux populations riveraines, le premier ministre demande de faire preuve de compréhension, en attendant que l’Etat trouve des solutions. «L’État proposera des mesures d’accompagnement. Toutefois, nous invitons les commerçants à accepter ces mesures. Tout le monde ne peut pas être à Sandaga. Mais nous essayerons de libérer certains espaces à leur faveur. En attendant, nous demandons aux populations de faire preuve de compréhension. On peut négocier avec les trottoirs, mais pas avec la route. Seule la compréhension mutuelle peut nous permettre de régler ce problème», demande le premier ministre.

Quant à la collaboration entre les mairies et l’Etat central sur la situation, il dira : «On verra comment collaborer avec les mairies de telle sorte que l’État puisse prendre désormais les devants. Il s’agira normalement d’évaluer la situation des uns et des autres, identifier ceux qui doivent être dédommagés, trouver des solutions de remplacement avant de déguerpir les gens, revoir comment la cohabitation entre les commerçants et les riverains puisse être saine. Bref, l’enjeu est de protéger les emplois, et non d’en supprimer.» D’ailleurs, il promet que les services de la Der recevront les commerçants, estimant qu’ils sont les vrais entrepreneurs.

Amadou DIA (Actusen.sn)

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