La population de Ziguinchor peut être rassurée. Ousmane Sonko est toujours le maire de la ville. Par conséquent il est toujours apte à signer des actes. En effet, présumé innocent même s’il est en prison, Ousmane Sonko reste le maire de la capitale du sud. Une situation qui peut changer s’il fait l’objet d’une condamnation définitive où tous les conseillers municipaux peuvent compétir. Dans ce cas, ce sera soit une délégation spéciale, soit une autre élection
La question est sur toutes les langues depuis avant-hier. Quel est le sort de la mairie de Ziguinchor après l’arrestation de Ousmane Sonko ? Elu maire de la capitale du sud en 2022, le leader du Pastef est aujourd’hui entre les mains de la justice. Il est poursuivi pour huit chefs d’inculpation : Appel à insurrection, association de malfaiteurs, association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste, complot contre l’autorité de l’Etat, actes et manœuvres de nature à compromettre la sécurité publique, vol, atteinte à la sûreté de l’Etat et diffusion de fausses nouvelles. Des faits graves qui justifient son placement sous mandat de dépôt et la dissolution du parti Pastef.
Dame Sall, spécialiste en droit publique : « A l’Etat actuel de la procédure, Ousmane Sonko reste et demeure le maire de Ziguinchor »
Mais qu’en est-il de la mairie de Ziguinchor qu’il dirige depuis 2022 et dont la plupart des membres du conseil municipal sont avec lui ? Ousmane Sonko peut-il continuer à diriger la mairie même s’il est en prison ? Oui, répond un spécialiste en droit public. Dame Sall, pour ne pas le nommer, est catégorique : « A l’état actuel de la procédure, Ousmane Sonko reste et demeure le maire de Ziguinchor. Il peut continuer à signer les actes qui ressortent de sa compétence sans aucun problème ». Se voulant plus explicite, notre interlocuteur ajoute : « Ousmane Sonko est, certes, en prison mais c’est une détention préventive. Il est présumé innocent et il en sera ainsi tant qu’il ne sera pas jugé et condamné définitivement par les juridictions compétentes ».
«En cas de condamnation définitive, il y aura une révocation et la gestion de cette mairie va se retrouver entre d’autres mains »
En effet, en cas de condamnation définitive, il y aura une révocation et la gestion de cette mairie va se retrouver entre d’autres mains. « Soit il y a une élection où tous les conseillers municipaux y compris les adjoints au maire, peuvent concourir, soit les autorités vont opter pour la délégation spéciale ». Et selon un spécialiste de la décentralisation, joint par «SourceA», il y a de fortes chances que les autorités optent pour une délégation spéciale : «Presque tous les conseillers municipaux sont avec Ousmane Sonko donc avec une élection, cette mairie risque de se retrouver avec du Ousmane Sonko sans Ousmane Sonko. C’est-à-dire un des partisans de Sonko risque de remporter l’élection et c’est un risque que les autorités ne vont certainement pas prendre ». Ainsi, de l’avis de notre interlocuteur, l’Etat va, sûrement, opter pour une délégation spéciale, ce qui va lui permettre de choisir parmi les autorités déconcentrées de l’Etat.
Actusen.sn