Le célèbre lutteur Gora Niang, alias Niang Ballo, s’est retrouvé sur un tout autre ring, celui de la justice. Accusé de rébellion, outrage à agent et défaut de permis, il a tenté de se défendre devant le tribunal, ce mercredi, en niant en bloc les accusations portées contre lui. Tout démarre lorsqu’un policier procède à un simple contrôle de routine. Au volant d’un véhicule en infraction, Gora Niang présente une attestation au lieu d’un permis de conduire valide. Selon lui, ce document était en règle et délivré par un agent dont il affirme connaître l’emplacement. Une version que l’accusation réfute fermement. Le procureur ne mâche pas ses mots. Il indique que le véhicule n’était pas en règle et devait être conduit à la fourrière. Or, selon l’accusation, le lutteur aurait refusé de se soumettre et aurait tenté de prendre la fuite. Pire encore, il aurait foncé sur l’agent de police, qui, pour éviter l’impact, aurait fini agrippé au capot du véhicule, traîné sur plusieurs mètres. Une version des faits que le prévenu conteste fermement : «Je n’ai pas foncé sur lui. Je ne l’ai pas traîné non plus.»
Après l’incident, Gora Niang prend la direction de l’aéroport, où il est intercepté avant son vol pour un tournoi en Espagne. À la barre, il justifie son empressement : il ne voulait pas rater son combat. Mais pour le procureur, ce raisonnement ne tient pas. «Il a mis en péril la vie d’un agent pour aller lutter. Son statut ne l’exonère pas du respect des lois.» Il requiert deux ans de prison, dont six mois ferme. Face à cette charge sévère, les avocats de Gora Niang tentent de minimiser les faits. Me Amadou Sall souligne qu’aucun certificat médical ne prouve des blessures sur l’agent et qu’un athlète de cette envergure aurait causé bien plus de dégâts s’il avait réellement percuté quelqu’un. Me Barro et Me Babacar Mbaye insistent sur la carrière prometteuse du lutteur, demandant au tribunal de ne pas briser son avenir : «Il a déjà beaucoup perdu en manquant son tournoi. Tendez-lui la perche.» Le tribunal tranchera le 2 avril prochain.
Aïssatou TALL (Actusen.sn)