Dans le silence absolu depuis l’élection de Bassirou Diomaye Diakhar Faye, le collectif des mouvements citoyens engagés pour l’application des conclusions des Assises Nationales (AN 2008/2009) ainsi que des recommandations de la Commission Nationale de Réforme des Institutions (CNRI/2013) a fait face à la presse. Une manière pour lui de porter à la connaissance de l’opinion nationale l’état actuel et les perspectives de portage du pacte national de bonne gouvernance démocratique.
D’emblée, Pr Babacar Gueye et Cie ont rappelé que le «Pacte s’origine dans les luttes contre les atteintes graves aux libertés individuelles et collectives ainsi que les dérives autoritaires qui ont marqué l’histoire récente du Sénégal sous le régime de Macky Sall. Au-delà de la résistance du moment, la durabilité des conquêtes exigeait de donner corps au plus jamais ça dans notre pays en promouvant un nouveau contrat social régulant un vivre ensemble basé sur quatre piliers : la démocratie participative, l’État de droit, la gouvernance responsable et la citoyenneté consciente et active».
Et pour élaborer un tel contrat social, soulignent ces membres de la société civile, «il n’était point besoin de réinventer la roue : les conclusions des Assises Nationales et les recommandations de la CNRI ont alimenté la substance du Pacte et du même coup fondé solidement sa légitimité dans ce large consensus national sur la demande sociale de transformation du pays, demande validée par les différents secteurs et niveaux de la société ainsi que par le leadership politique et syndical à l’exception du parti au pouvoir de l’époque. L’opportunité offerte par les élections présidentielles de 2024 a été alors saisie pour lancer un processus de rencontres et de dialogue entre les candidats et le collectif des mouvements citoyens sur les orientations et le contenu de la transformation afin d’aboutir à un accord solennel. C’est ainsi que sur les 17 candidats aux élections, 13, dont Bassirou Diomaye Diakhar Faye, ont signé le Pacte et pris l’engagement écrit de ‘’traduire les principes, valeurs et objectifs du Pacte en plan d’actions à réaliser dans le courant de la première année de leur mandat en cas de victoire électorale à la présidentielle de février 2024’’».
A noter que dans ces valeurs et objectifs figurent : Une République laïque et démocratique organisée en un État unitaire décentralisé où la pleine reconnaissance et le respect des diversités qui composent la nation constituent le ciment de l’unité nationale et le fondement de toute prise de décision publique, un État de droit qui assure la séparation et l’équilibre des pouvoirs, l’indépendance de la justice, l’effectivité de l’exercice des libertés individuelles et collectives et la primauté du droit : «Tout cela implique aussi que l’Exécutif doit impérativement sortir du Conseil supérieur de la Magistrature», précise Babacar Gueye.
Seynabou FALL (Actusen.sn)