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Parce que la Tfm a diffusé une série avec comme générique un extrait de sa chanson : Brill réclame 100 millions à Gfm, à Birane Ndour et Bouba Ndour

Pour avoir utilisé une chanson du rappeur-compositeur Djibril Mbaye Fall alias Brill fight 4 dans une série diffusée sur la Tfm pendant le mois de ramadan dernier, le Groupe futurs médias, Birane Ndour et Bouba Ndour ont été traduits en justice par le rappeur. L’affaire a été appelée, hier, à la barre de la chambre correctionnelle de Dakar. Les susnommés, ainsi que les sponsors de cette série, répondaient des infractions de violation du droit d’exploitation de l’œuvre et du droit moral de l’auteur sur son œuvre. L’affaire est mise en délibéré au 13 avril prochain.

100.000.000 de francs CFA ! C’est la rondelette somme que le rappeur Djibril Mbaye Fall alias Brill fight 4 réclame au groupe futurs médias, à Birane Ndour et Bouba Ndour, respectivement directeur général et directeur des programmes de Tfm. L’artiste-compositeur leur reproche d’avoir, sans son autorisation, utilisé l’une de ses chansons dans une série diffusée sur la Tfm. Ces derniers ne sont pas les seuls à être cités par Bril car, les sponsors de la série sont aussi en cause. En effet, selon les termes de la citation directe qui leur a été servie, il est mentionné que Bril avait, depuis le 14 avril 2021, constaté que la Tfm a diffusé sur ses plateformes en ligne YouTube et la télévision par câble ou satellite, une série télé dénommée « Taille fine » utilisant comme seul générique des extraits de la chanson «Sama Beug-Beug» sans son autorisation.

C’est hier que l’affaire a été évoquée par le juge correctionnel du tribunal de grande instance de Dakar. Seul présent à la barre, Bouba Ndour a contesté les infractions qui lui sont imputées. « Je ne prendrais jamais l’œuvre de quelqu’un sans son autorisation. Brill, je ne le connais que de nom. Si nous avons utilisé un extrait de 26 secondes de sa chanson c’est parce que l’on a eu son consentement.  Car, avant de le faire, je me suis rapproché du directeur de la production. Pathé Dia l’a appelé devant moi et Brill lui a rétorqué : « mais Grand ce n’est pas la peine de m’appeler pour ça. Vous avez mon autorisation ». Deux mois après, il m’a servi une citation », se défend Bouba Ndour, l’un des prévenus.

À la question du magistrat de savoir pourquoi il n’a pas discuté directement avec le plaignant, Bouba Ndour  rétorque : « Je n’ai pas de rapport direct avec lui. Aussi, j’ai pensé que la parole qu’il a donnée est plus importante. Lorsque j’ai reçu la citation, je me suis approché de Pathé Dia qui l’a appelé et Bril lui a dit qu’il ignorait qu’il y avait de la pub et des sponsors derrière. S’il m’avait réclamé de l’argent au début, on aurait négocié.»

Le conseil de la partie civile, Me Souleymane Soumaré, pour qui la création artistique n’est pas facile, a réclamé un dédommagement de 100.000.000 de francs pour le compte de son client. « Même s’il s’agit d’un extrait de 5 secondes, il faut une autorisation express. A fortiori qu’il dit qu’il n’a aucun rapport avec mon client », plaide la robe noire. A la suite du représentant du parquet qui a requis l’application de la loi, Me Ndiène Ndiaye, l’avocat de la Nestlé, un des sponsors de la série, a demandé à la chambre de mettre sa cliente hors de cause. « Nestlé a acheté un espace publicitaire et non l’utilisation d’un générique. Aussi, nous n’avons pas contracté avec Tfm et nous ne savions pas qu’on allait utiliser le générique de Brill », soutient l’avocat. Estimant que la procédure est abusive et téméraire pour Nestlé, la robe noire annonce qu’ils vont déposer une demande reconventionnelle et réclamer la somme de 200.000.000 de francs.

Prenant la parole à son tour, Me Baboucar Cissé, avocat de Gfm et des deux prévenus a jugé la citation nulle. « On ne cite pas les noms propres des prévenus. C’est extraordinaire et contraire à la loi. On nous a servi une littérature. On a repris des dispositions dont les sens restent méconnus. L’autorisation express n’existe pas dans cette affaire, mais la cession par voie orale ou à l’écrit », a fustigé l’avocat. À la lumière de ses plaidoiries, Me Baboucar Cissé a plaidé la relaxe et demandé au tribunal de condamner Brill à payer à ses clients un montant de 200.000 francs CFA car c’est du sabotage. Délibéré le 13 avril prochain.

Adja K. Thiam (Actusen.sn)

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