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Parce que son ex-épouse refuse de lui confier la garde de leur enfant : le marabout partage leurs vidéos sur lesquelles ils étaient en plein ébats sexuels

2 ans dont 2 mois ferme ! C’est la peine requise, hier, par le représentant du ministère public contre le chef religieux Sonhibou Mané. Ce dernier, poursuivi pour collecte illicite de données contraires aux bonnes mœurs et atteinte à la vie privée d’autrui, a été attraite à la barre des flagrants délits de Dakar par son ex-épouse I. Dièye. L’affaire a été mise en délibéré pour jugement devant être rendu le 28 décembre prochain.

Sonhibou Mané risque de perdre ses disciples si ces derniers seront mis au parfum de l’acte monstrueux qu’il a posé. Appelé à la barre des flagrants délits de Dakar, hier, Sohibou s’est présenté comme un chef religieux. Mais les faits qui lui ont valu sa comparution contraste gravement avec son statut. Il est poursuivi pour collecte illicite de données contraire aux bonnes mœurs et atteinte à la vie privée d’autrui.

Sa victime n’est personne d’autre que l’artiste chanteuse I. Dieye et non moins son ex-épouse. Cette dernière, dont l’image a été ternie à jamais, n’a que des yeux pour pleurer. Pour régler son compte avec l’auteur de son malheur, I. Dièye a traduit celui-ci devant dame justice. Sur les faits, l’artiste chanteuse raconte que lui et son époux s’étaient perdus de vue après leur rupture.

Un beau jour, elle lui envoie un message via Facebook pour, dit-elle, le bien de leur fils dont elle avait la garde. Mais c’était sans savoir qu’elle va regretter son acte à l’avenir. Car, confesse la plaignante, c’est en ce moment que le prévenu a commencé à l’acculer en lui demandant de lui retourner son fils. Pis, il la menace de partager leurs vidéos sur lesquelles ils étaient en ébats sexuelles si toutefois elle refuse d’obtempérer.

Ainsi face au refus de la dame, Sonhibou Mané a joint l’acte à la parole. « Il m’a envoyé deux captures d’écran qui attestent qu’il a divulgué les vidéos. Subitement, des personnes sont entrées sur mon compte YouTube pour y laisser des commentaires qui ne m’honorent point. Elles me traitaient de pute et de tous les noms », se désole la partie civile. Comble de tout, cette dernière indique que ce n’est guère la première fois qu’elle saisit la justice pour se plaindre de son époux. Car, fit-elle savoir, Sonhibou Kébé a été, dans le passé, condamné pour violence et voie de fait sur sa personne. « Il m’avait bastionné jusqu’à ce que j’avorte ».

Interrogé sur les faits qui lui sont imputés, Sonhibou Mané ne les a pas niés. Au contraire, il a tout assumé tout en implorant la clémence du tribunal. « Je reconnais avoir envoyé la vidéo à mon ami. Si je l’ai fait, c’est parce que je n’avais pas le choix. C’était juste pour avoir la garde de mon enfant », se justifie-t-il. Ses regrets à la barre n’ont pas empêché le procureur de lui rappeler la gravité des faits qu’il a commis. «Un chef religieux exemplaire n’aurait jamais gardé ce genre de vidéos sur son téléphone jusqu’à les publier», peste le parquetier.

Pour toutes causes de préjudices confondus, la partie civile a réclamé la somme de 5.000.000 de francs CFA de dédommagement. Dans ses réquisitoires, le représentant du ministère public a estimé que les faits articulés contre le prévenu sont constitués à son encontre. Ainsi, pour avoir porté atteinte à la carrière de la chanteuse, il a requis contre le prévenu une peine de 2 ans dont 2 mois ferme. En sus de cette peine requise, le parquetier a également demandé au tribunal de coller à Sonhibou Mané une amende de 5.000.000 francs et de confisquer son téléphone portable. À la suite du conseil de la défense qui a sollicité une application bienveillante de la loi pénale pour son client, le tribunal a mis l’affaire en délibéré. La décision sera rendue le 28 décembre prochain.

Adja K. Thiam (Actusen.sn)

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