Genève, terre de rébellion des Sénégalais. Le Président Macky Sall n’en revient pas. Il ne jette pas le moindre regard sur ces Sénégalais décidés à le vilipender devant les caméras du monde. C’est la première fois sous son règne que des manifestants chahutent, avec fureur, son séjour à l’étranger.
On sentait venir. Il y a comme un vent d’indignation sourd, se soulevant des coins du Sénégal, qui risque de prendre des proportions démesurées, si le pouvoir n’en lit pas les signes. Huées, quolibets, le Président Macky Sall a bu le calice jusqu’à la lie. Ce n’était jamais arrivé d’entendre un chef de l’Etat accusé de faire souffler une tempête sur le Sénégal.
L’affaire de l’emprisonnement du maire de Dakar Khalifa Sall à Rebeuss est la goutte d’eau de trop, qui a fait déborder le vase de tranquillité du Sénégal. L’opposition accuse le Macky de s’autoriser toutes les outrances. Le fait de mettre en prison ses adversaires politiques, avec une violence cachée, sous le sceau de déclarations fracassantes du Parquet, a mis le feu aux poudres.
Après Karim Wade susceptible de le gêner en un moment T de son règne, c’est au tour de Khalifa Sall. Pendant ce temps, il met le coude sur le dossier Cheikh Oumar Hann du Centre des œuvres universitaires de Dakar (Coud). Il tente d’effacer les affaires Petro-Tim, de la Poste et d’autres cafards sortis des tristes armoires de l’Apr. Son Parti. Ce qui fait que les citoyens sénégalais sont en droit de se douter de l’impartialité de Macky Sall. Et cela, personne ne peut le leur enlever.
C’est la fin du messianisme, du slogan, «La patrie avant le parti», que les Sénégalais ont attendu pendant cinq ans. C’est aussi la mort de la rupture tant chantée. Puisque rien n’a changé sous le soleil de Dakar. Le système continue de produire des politiques arrogants sans vertu, des personnages au Cv poids-plume qui traînent leur complexe derrière de grosses cylindrées que leur petit «cerveau » est incapable de contrôler.
Dans ce Sénégal, les hommes de Dieu se comptent désormais sur les doigts de la main. Dieu a donné, il a également repris Serigne Cheikh Tidiane Sy et ses tonnes de mystères hantent encore les fidèles, les musulmans, les Sénégalais de toutes les obédiences.
Une maison inachevée pour un marabout milliardaire qui distribuait des maisons à tour de bras. Maktoum a réussi, par sa mort, à réunir tous les cœurs distants, les familles disloquées, les cousins éloignés autour de Ndiandakhoum. El Hadj Malick a créé Tivaouane, son petit-fils Maktoum a inventé et imposé Ndiandakhoum dans l’esprit lourd des fidèles Tidianes.
Sa vie était un mystère. Son rappel à Dieu brutal, une piqûre de rappel à une classe politique prompte à user de moyens déloyaux, de forces occultes, de pouvoirs prêtés par le peuple, pour faire ses indignités les plus viles. Mais la mort de Maktoum aussi ; c’est une victoire de la loyauté, sur le vice, un hymne à la patience, un pied de nez à l’imprudence, un sacre pour le petit frère Abdoul Aziz Sy Al Amine.
Le fils de Serigne Babacar Sy n’a pas manqué de rappeler un message fort du défunt khalife. «Si vous n’y prenez garde, avec vos querelles et autres invectives, le Sénégal risque de connaitre une guerre civile.» Une baffe en pleine figure, au moment où la Majorité a essayé de saborder la visite de Idrissa Seck à Tivaouane, envoyant Oumar Youm le directeur de cabinet du Président de la République et sa délégation tenir tête au Président du Conseil départemental de Thiès.
Toujours Idy, Oups pardon Thiès qui hante les nuits de Macky. Ce sont les propos de Al Amine. Malgré les appels incessants du marabout à plus de civilités sur le terrain politique, les outrages, les insultes et autres calomnies ont toujours pignon sur notre rue publique…
Les prières semblent quitter le Sénégal, après l’incroyable bêtise mystique des Lions U20. Voilà les basketteurs sénégalais engagés à la phase-aller du tournoi de la Zone II se font bastonner par les Maliens (82-37), sans résistance. L’on en oublie que la Guinée s’est offert le scalp des Lions pour une victoire historique contre le Sénégal. Ce qui n’était jamais arrivé.
Et comme si cela ne suffisait pas, les Lions du foot, qui doivent jouer un match contre le Nigéria et la Côte d’Ivoire à Londres, sont confrontés à des problèmes de visas. Des problèmes d’intendance mauvais souvenirs des années de pur amateurisme s’invitent outrageusement dans la tanière. Et c’est comme si tout part en vrilles et même le ministre des Sports Matar Bâ, plus préoccupé par le deuxième mandat de Macky Sall, se fout peu ou prou de la marche de son département.
Lui-même suspecté de la pire des collusions avec Mbaye Faye, l’anonyme patron de la Compagnie sénégalaise des travaux publics (Cstp) devenu subitement le très liquide « seigneur» qui gagne tous les marchés de la construction des stades de son copain Matar …Ainsi, va le Sénégal, et rien n’est de trop pour se payer toutes les avanies.
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