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Pétition des défenseurs des droits humains et des universitaires pour la libération de Sonko : Abdou Karim Fofana recadre les signataires

Le ministre du Commerce, de la consommation et des petites et moyennes entreprises a apporté une réplique sèche aux 140 défenseurs des droits humains qui ont signé une pétition pour inviter le président de la république, Macky Sall à libérer Ousmane Sonko. D’après Abdou Karim Fofana, ces signataires s’inscrivent dans la longue tradition du débat d’idées consubstantiel à notre démocratie, s’éloignant ainsi, au moins momentanément, de l’apologie de la violence et de l’introduction de termes inappropriés tels que le vulgaire «Gatsa Gatsa» dans le débat public. «En revanche, voir des intellectuels et professionnels du droit, pour la majorité des signataires, fouler aux pieds le principe de la séparation des pouvoirs nous interpelle. En effet, appeler le Président de la République, par l’intermédiaire du Garde des Sceaux, à demander au parquet de libérer un détenu inculpé par un juge d’instruction relève soit d’une méconnaissance du fonctionnement de la justice», déclare le porte-parole du gouvernement.

«Lorsqu’on lit la pétition, on a envie de demander aux signataires où ils étaient quand le prisonnier dont ils appellent à la libération, au mépris du droit, disaient à des jeunes ‘’d’en finir avec Macky Sall’’ et de le traiter ‘’comme Samuel Doe’’

A en croire Abdou Karim Fofana, il est vrai que nous avions l’habitude des amalgames et manipulations d’un groupe de politiciens signataires et de leurs alliés attitrés membres de la société civile. «Cette fois, ils ont pu compter sur le renfort d’autres personnalités ainsi entraînées dans une démarche politicienne dont cette pétition n’est qu’un énième reflet. Lorsqu’on lit la pétition, on a envie de demander aux signataires où ils étaient quand le prisonnier dont ils appellent à la libération, au mépris du droit, disaient à des jeunes ‘’d’en finir avec Macky Sall’’ et de le traiter ‘’comme Samuel Doe’’ (ancien président libérien traîné par des putschistes dans la rue jusque sur une place publique, torturé et découpé en morceaux) en précisant que les jeunes sont bien entrainés et dotés d’armes. Où se situait leur indignation à géométrie variable lorsqu’il demandait encore à ses partisans de donner leur vie face aux forces de l’ordre dans ce qu’il appelle un Jihad ?», s’interroge le ministre du Commerce.

«Que doit-on comprendre lorsque ces signataires qui se présentent comme des humanistes passent sous silence l’attentat sur un bus. Que dire quand des professeurs d’université détournent leurs regards face aux incendies de facultés et de bibliothèques universitaires»

Poursuivant ses interrogation, Abdou Karim Fofana de renchérir : «que doit-on comprendre lorsque ces signataires qui se présentent comme des humanistes passent sous silence l’attentat sur un bus ayant causé la mort d’une jeune femme de vingt et un ans et d’une jeune fille de sept ans, à la suite des appels à l’insurrection du justiciable qui bénéficie de leurs signatures ?». «Que dire quand des professeurs d’université détournent leurs regards face aux incendies de facultés et de bibliothèques universitaires ? Quand des journalistes ne versent la moindre petite larme à propos du saccage du Cesti qui forme les femmes et hommes de médias de ce pays ? Quand les chevaliers autoproclamés de la démocratie bénissent des pillages de commerces et de banques, des attaques sur des infrastructures névralgiques telles que des transports, des centrales électriques, des installations de distribution d’eau dans le but de paralyser l’activité économique du pays et installer le chaos ?», se demande-t-il.

«Ces signataires devraient se féliciter que les refus de répondre aux magistrats, les tentatives d’installer un climat de terreur pour ne pas répondre à la justice ainsi que tous les actes de  défiance, d’insurrection et de sédition n’aient pas prospéré»

Pour le ministre et porte-parole du gouvernement «si, comme ils l’écrivent, ils sont soucieux de l’Etat de droit, attachés à la paix, à la stabilité, à l’unité, à la concorde nationale, à la préservation des acquis démocratiques et au respect de la Constitution, ces signataires devraient se féliciter que les refus de répondre aux magistrats, les tentatives d’installer un climat de terreur pour ne pas répondre à la justice ainsi que tous les actes de  défiance, d’insurrection et de sédition n’aient pas prospéré». Reprenant leurs esprits, ajoute-t-il, «ceux parmi les pétitionnaires qui sont de bonne foi doivent aussi se réjouir que la séparation des pouvoirs –leur pétition appelle à la violer – reste un principe intangible de notre République».

Actusen.sn 

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