La déclaration du premier ministre, Ousmane Sonko sur le port du voile dans les établissements scolaires a fini par créer une vive polémique et une guéguerre que se livre par presse interposée. Après la sévère réquisitoire de Abbé André Latyr Ndiaye contre le chef du gouvernement, c’est au tour du ministre de l’Education nationale de hausser la voix pour prendre la défense de son mentor et déchirer la lettre de Abbé. «Sa lettre n’est pas spirituelle pour un abbé. Elle est dénuée de spiritualité. Elle est dénuée de pondérance. Elle est dénuée d’esprit de paix. Il y a de l’empressement. Il y a du sensationnel là-dedans», a déclaré Moustapha Guirassy. Puis il ajoute : «et pour quelqu’un qui doit éduquer spirituellement nos enfants, je pense qu’il est passé à côté. Que ce soit politique ou autre, je dis simplement qu’il ne devait pas être porteur d’un tel message. Son message devait être un message de paix et en revisitant le Sénégal, en revisitant les acquis, en revisitant les traditions, il ne devait pas être porteur de cela».
Le ministre de l’Education nationale renseigne que Abbé André Latyr Ndiaye a été induit en erreur par certains médias et politiciens. «J’ai été surpris moi-même. Le lendemain de la célébration de l’excellence, il était surprenant de voir certaines Unes n’ont même pas évoqué cette fête organisée pour nos enfants. Elles s’intéressaient plutôt à la sortie du Premier ministre qui ne faisait que rappeler les principes de la République», regrette la patron des enseignants. Le ministre de l’Education a voulu être clair sur les propos du premier ministre. «Il n’a jamais été question dans le discours de stigmatiser ni la communauté islamique, ni la communauté catholique ou chrétienne. J’ai été personnellement très surpris de voir les journaux faire un lien extrêmement dangereux et franchement en pensant s’attaquer au chef du gouvernement, ils sont, sans le savoir ou le faisant sciemment, en train de saper les bases d’une nation. Je le rappelle et c’est là le message du chef du gouvernement, en rappelant la position constante et ferme de l’État», a-t-il dit.
A en croire, Moustapha Guirassy, nous parlons d’un État, un État cimenté, une nation qui a un ciment qui est réalisé par le truchement d’une constitution. Une constitution qui met en avant une laïcité, un État laïc. Le ministre de l’Education renseigne que Abbé André Latyr Ndiaye a tenu des propos différents de ceux tenus par le premier ministre. «Il devait confirmer les propos de Ousmane Sonko à savoir la protection des enfants qu’ils soient chrétiens ou musulmans. Ce débat sur l’interdiction du port du voile dans certains établissements scolaires doit être tenu. Cela va de la marche de la Nation sénégalaise», préconise-t-il. Le ministre pense que Sonko est en train de protéger non seulement l’enfant du Daara mais l’enfant qui porte la croix. «Mais l’exemple devait porter sur le Daara parce que c’est un enfant du Daara qui a posé la question. Mais un enfant portant la croix serait là, aurait posé la même question, dans la même logique, dans la même constance d’inclusion sociale et scolaire, je suis certain que la réponse serait oui, aucune école n’a le droit de priver un enfant sénégalais portant la croix ou des perles ou autres relevant de sa croyance, aucune école n’a le droit d’exclure cet enfant», conclut-il. Le ministre Moustapha Guirassy, présidait, ce dimanche à Thiès, la campagne nationale de reboisement, organisée dans le cadre de la Journée de l’arbre.
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