Prévenu de menace de violence et voie de fait sur la personne de la directrice du revenu patrimoine, le responsable syndical et assistant au chef division reproduction du Port autonome de Dakar, Lamine Diop a été appelé à la barre des flagrants délits de Dakar. Il a été condamné à une peine de trois mois assortis
Responsable syndical et assistant au chef division reproduction du Port autonome de Dakar, Lamine Diop à de la chance au regard des faits qui lui ont valu sa comparution à la barre des flagrants délits de Dakar. Attrait par la directrice du revenu patrimonial, il s’en est heureusement sorti avec le sursis. En effet, Lamine Diop s’est emporté, après avoir reçu une prime de 1.000.000 de francs, alors qu’il s’attendait à percevoir 3.000.000 de francs, à l’instar de ses collègues.
Sur ce, le prévenu a injurié la directrice avant de proférer des menaces à son encontre. La présidente du tribunal des flagrants délits de Dakar a lu les messages horribles que la victime a reçus le 28 juillet dernier. «Tu verras qui je suis. Tu penses que tu es supérieure à tout le monde, avec moi ça ne passera pas. Il y aura un mortal combat entre nous…».
Malgré ces preuves irréfutables, Lamine Diop a tenté de clamer son innocence au prétoire. «Je lui ai envoyé un message en lui disant qu’il y aura un mortal combat, car elle a diminué ma prime sans raison», s’est justifié le prévenu. Et la juge de lui demander ce qu’il entendait par «mortal combat». «Je parlais de lutte syndicale et non de la tuer pour dénoncer le conflit. Je suis le secrétaire général adjoint du syndicat», s’est-il dédouané.
Revenant sur les faits, la partie civile a raconté : «dans la journée du 28 juillet, j’étais chez moi, convalescente, j’ai reçu une série de messages allant d’insultes aux menaces. Je suis sa directrice. Il n’y a rien qui puisse le justifier. On est dans un cadre administratif et hiérarchique».
Poursuivant, Mme Touré fait savoir à la présidente que lorsqu’elle est allée au Port avec les policiers pour les aider à identifier L. Diop, celui-ci a réitéré ses menaces et injures. Non sans expliquer, par ailleurs, les raisons pour lesquelles le montant de la prime du mis en cause a été diminué.
«On a tenu trois séances de travail pour voir s’il pouvait atteindre ses objectifs. À trois semaines, il m’a envoyé un courrier pour me dire qu’il ne pouvait pas effectuer le travail», a-t-elle narré.
Les avocats de la partie civile se sont offusqués du comportement du prévenu qui, à leur avis, ne supporte pas d’être dirigé par une femme. Soutenant que leur cliente n’est pas là pour battre monnaie, Mes Arona Bass et Cheikh Ahmadou Diop ont réclamé le franc symbolique. La représentante du Ministère public a requis trois mois de prison et une amende de 50.000 francs Cfa. Me Khadim Kébé a plaidé la relaxe, soulignant que l’élément intentionnel n’est pas établi. N’étant pas du même avis, Me Bamba Cissé a sollicité une application bienveillante. Rendant son verdict, la juge a condamné le prévenu à trois mois de prison assortis du sursis et à une amende de 100.000 francs. Il doit allouer le franc symbolique à la plaignante.
Adja Khoudia THIAM (Actusen.sn)