Il a d’abord poignardé son père avant de sortir de son appartement pour aller s’attaquer au voisin, Bamar Sylla, qu’il a asséné plusieurs coups de couteau. Devant la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar, Abdoulaye Ndoféne Ndiaye soutient avoir entendu une voix qui le dictait. D’après ses avocats, il ne jouit pas de toutes ses facultés mentales.
Les faits se sont déroulés à la cité Keur Gorgui. Poursuivi pour coups et blessures, Abdoulaye Coumba Ndofene a asséné son père de coups de manchette puis le voisin Bamar Sylla. Âgé de 36 ans, le chercheur souffre de crises de paranoïa. Ancien alcoolique et fumeur de haschich, il a été Hospitalisé à l’hôpital psychiatrique de Thiaroye où il avait pris la fuite avant de se rendre à l’aéroport où il a été rattrapé à nouveau. Depuis 2022, il présente des faits délirants de paranoïa. Quand il s’est senti un peu mieux, il a arrêté le traitement ce qui explique la virulence de sa dernière attaque.
Très agité, Abdoulaye Coumba Ndoféne Ndiaye s’est présenté à la barre du tribunal des flagrants délits ce mercredi 23 Août. Poursuivi pour coups et blessures sur la personne de Saliou Ndiaye, son père et du voisin Dame Sylla et détention d’arme blanche, le sieur déclare avoir juste des flashes de la scène. Ce qui l’a engendré et ce qui s’en est suivi reste flou dans sa tête. À l’en croire, il a été possédé par des esprits. Mais rassure le parquet en ces termes : «je suis au contrôle. Mon médecin est en train de me faire un suivi». Il déclare avoir été lucide le jour des faits.
Quant au voisin, il dit avoir été alerté par la bonne qui criait qu’un assaillant armé d’une manchette est entré en infraction dans la maison. Il saute du lit faisant face à une personne qui lui promet d’exterminer toute sa famille. Vers la chambre de ses enfants pour vérifier, il a reçu plusieurs coups de son bourreau qui a transformé l’appartement en une véritable boucherie. Le sang de Bamar Sylla qui s’est retrouvé le torse perforé de 25 centimètres s’est propagé. Les portes aussi ont été perforées. Un paysage digne d’un film horreur. Son seul regret, narre le plaignant, c’est que personne n’aurait pris la responsabilité d’appeler la police. D’ailleurs c’est lui qui a interpellé l’inspecteur Kayounga de la police de Dieupeulh sinon personne ne l’aurait fait. Le plaignant n’a pas encore reconstitué tous les papiers de frais médicaux mais pour l’instant il demande juste la sécurité garantie au sein de l’immeuble.
Sa mère, Coumba Ndoféne est complètement ignorante de ce qui s’est produit dans son foyer. De la chambre, elle a été alertée par l’appel à la rescousse du daron qui signalait avoir été poignardé. Elle a appelé le service Suma assistance qui n’a pas tardé à venir mais son fils avait fermé la porte de l’appartement. C’est là qu’elle a ordonné que l’on appelle la police. La partie civile pour le compte du nommé Salif Ndiaye soutient que depuis son lit d’hôpital, le père a pardonné son fils. Conscient que Ablaye ne jouit pas de toutes ses facultés mentales, le vieux qui a 70 ans se désiste de toutes poursuites.
La défense plaide donc pour la relaxe de A.C. car il n’y a ni élément psychologique ni élément moral et demande au tribunal de tenir en compte de son état mental. Ainsi, la robe noire demande au tribunal d’appliquer une décision d’injonction thérapeutique pour que le sieur Ndiaye soit hospitalisé à l’hôpital psychiatrique de Thiaroye. Le prévenu sera fixé sur son sort le 30 Août.
Actusen.sn