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Pour trouver de quoi baptiser son enfant : un commando de l’air, appuyé par son frère d’armes cambriole une banque

Après 2 ans de détention préventive, le sort de l’ex-commando de l’air et militaire des forces spéciales, Abdoulaye Dia, et de son frère d’armes, Lamine Sagna, est entre les mains du juge de la chambre criminelle de Dakar. Poursuivis pour association de malfaiteurs, vol en réunion avec violences et usage d’arme, ils comparaissaient à la barre de la chambre criminelle de Dakar. Ils seront fixés sur leur sort le 20 avril prochain.

En plus d’avoir été débusqué de ses fonctions après 10 ans de loyaux services au sein de la gendarmerie, Abdoulaye Dia risque de passer 15 longues années dans la citadelle du silence. Cet ex-commando de l’air et militaire des forces spéciales a comparu, hier, devant la barre de la chambre criminelle de Dakar.

Lui et son frère d’arme, Lamine Sagna, sont accusés d’association de malfaiteurs, de vol en réunion avec violences et usage d’arme. Les faits remontent à la matinée du 27 mars 2019.  Alors que son épouse venait fraîchement de mettre au monde un enfant, Abdoulaye Dia qui n’avait aucun sou pour assurer les dépenses du baptême jeta son dévolu sur un point de Wafa Cash sis à Nord-Foire.

Pour inspecter les lieux, il s’est rendu dans ce point de transfert et de retrait d’argent, prétextant demander à la gérante si elle faisait du change. Cette dernière ayant répondu par la négative, Abdoulaye revient le soir mais, cette fois-ci, accompagné de Lamine Sagna.

C’est ce dernier qui était le premier à entrer dans la boutique pour demander des services de transfert de Orange Money. Pendant ce temps, son comparse, Abdoulaye Dia, qui était en tenue militaire faisait semblant de téléphoner dehors. Mais, dès que le local s’est vidé des autres clients, celui-ci l’a subitement rejoint. Ainsi, comme la gérante était sceptique par rapport à leur présence dans le local, elle s’est levée pour fermer à clé la porte du box. Malheureusement, Abdoulaye Dia a braqué son arme sur elle.

Prise de panique, la victime s’est mise à hurler mais, Lamine Sagna est intervenu et a pris un ruban rouge pour essayer de la bâillonner. N’y arrivant pas, il s’est muni du foulard de la dame pour la museler pour éviter que les passants entendent ses cris. Cette occasion est saisie par Abdoulaye Dia pour vider la recette journalière qui se trouvait dans le comptoir. Quand il a tenté de fuir, le vigile d’à côté a fait irruption et a tenté de les maîtriser et n’a pas pu. C’est suite à une course poursuite qu’ils ont été alpagués.

Entendue, la victime a révélé que les accusés ont tenté de la bâillonner. À l’en croire, ils ont emporté la somme de 966.000 francs Cfa. Auditionné à son tour, Abdoulaye Dia a aussi reconnu les faits devant les enquêteurs. Même à la barre de la chambre criminelle de Dakar où il a été jugé hier, il n’a pas tenté de se soustraire à sa responsabilité pénale. Au prétoire, il révèle avoir cambriolé la dame parce qu’il traversait des moments de dèche et que c’était la raison pour laquelle il a mûri ce plan.

Outre le fait de ne pas disposer de moyens pour baptiser son enfant, il confie que sa mère était sous le coup d’une plainte et qu’elle risquait la prison à cause d’une dette. Toutefois, il fait savoir que le pistolet avec lequel il avait tenu en respect la dame était factice. À cause de cette arme qu’il a frauduleusement soustraite, il indique avoir été condamné à 2 ans de prison ferme devant le tribunal des militaires.

Toutefois, à la barre, il a tenu à disculper son frère d’arme, Lamine Sagna. Le sieur Dia a ainsi révélé que celui-ci n’était pas au courant de son plan délictuel. D’après lui, puisqu’il est son supérieur, il lui a demandé de l’accompagner chez sa tante Awa Sow. Ses déclarations ont été confortées par Lamine Sagna. Selon les explications de ce dernier, il a juste accompagné son ami et qu’au moment des faits, il avait les yeux rivés sur son téléphone.

Ce qui a fait dire à son avocat qui a demandé son acquittement qu’il n’était qu’un simple spectateur au moment des faits. Les allégations des accusés n’ont pas convaincu le procureur qui a requis contre eux la peine de 15 ans de réclusion criminelle. Aussi, le parquetier a sollicité la disqualification de l’usage d’armes en port d’armes. Ils seront fixés sur leur sort le 20 avril prochain.

Adja K. Thiam (Actusen.sn)

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