Le parquet a requis hier six mois d’emprisonnement ferme contre l’agent du Centre des œuvres universitaires de Dakar (Coud) Khadre Gueye. Jugé au tribunal des flagrants délits de Dakar ce vendredi, il lui est reproché d’avoir publié sur les réseaux sociaux, des messages accusant le responsable du département des moyens généraux du Coud, Guedj Diouf, d’avoir fait bénéficier à la dame Aïssatou Diagne «une promotion canapé».
À l’avenir, Khadre Guèye réfléchira mille fois avant d’entacher la réputation et l’honneur de ses collègues. Pour avoir accusé le responsable du département des moyens généraux du Centre des œuvres universitaires de Dakar (Coud), Guedj Diouf, d’avoir fait bénéficier à la dame Aïssatou Diagne «une promotion canapé», il risque de passer six (6) mois en prison. Le mis en cause a utilisé les réseaux sociaux pour mener à bien son dessein.
Au préalable, au mois de mai, à l’occasion de l’anniversaire de son supérieur Guedj et non moins responsable du département des moyens généraux, il envoie un sms menaçant à celui-ci. «Joyeux anniversaire. Profites bien de ton règne, car ta promotion canapé sera à la Une des réseaux sociaux avec illustrations», lui avait-il écrit pour le prévenir. Outrés et peinés par cette accusation d’une rare répugnance, les deux concernés saisissent la cybercriminalité qui n’a pas tardé à mettre la main sur le mis en cause, grâce à un numéro de téléphone identifié à son nom.
Attrait à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar ce vendredi, Khadre Gueye conteste être l’auteur de cette affirmation en se basant sur le fait que le numéro ne lui appartient pas. À l’en croire, il a identifié le numéro pour le compte d’un de ses amis en l’occurrence Baye Souley. D’après lui, celui-ci établi au Maroc voulait alerter le Directeur du Coud, Maguette Sène qui risquait d’être vilipendé par un agent du Coud qui détiendrait des messages compromettant émanant de lui. Il jure ignorer l’individu qui a envoyé le message à Guedj Diouf et celui qui a fait la publication sur Facebook.
Des contestations formellement rejetées par la dame Aïssatou Diagne. «Baye Souley m’a envoyé un audio, m’assurant qu’il n’a rien à voir avec cette affaire. C’est un collègue qui m’a appelée pour me parler de la publication. J’ai failli faire un arrêt cardiaque à cause du choc», a-t-elle lancé en sanglots. Quant à Guedj Diouf, il ne s’en remet toujours pas de voir la façon dont son image a été ternie par ces insanités.
L’avocat des plaignants a demandé que les intérêts de ses clients soient réservés. Selon lui, même si le prévenu estime que le numéro ne lui appartient pas, il a porté assistance à celui qui aurait envoyé ces messages et mérite des sanctions.
Pour sa part, la représentante du ministère public n’émet aucun doute sur la culpabilité du prévenu Khadre Gueye qui voulait se venger de son supérieur après avoir attendu vainement un Contrat à durée indéterminé (Cdi). À cet effet, elle a requis 6 mois d’emprisonnement ferme contre lui. L’avocat de la défense plaide le doute. Il a ainsi sollicité la relaxe pour le délit de voies de fait reproché à son client. Celui-ci sera édifié sur son sort vendredi prochain.
Adja Khoudia THIAM (Actusen.sn)