Mouhamed Mbaye sera loin de son garage de mécanicien pendant un mois. La raison : le juge du tribunal des flagrants délits de Dakar l’a condamné, hier, à une peine ferme. Il a été attrait par ses employés El Hadji Malick Seck et Ousmane Diouf qui, respectivement, lui reprochent les délits de menace de mort et de coups et blessures volontaires ayant entraîné une Incapacité de travail temporaire (Itt) de 9 jours.
Rien que sa manière de parler démontre à suffisance que le prévenu Mouhamed Mbaye est de nature particulièrement belliqueuse. Sur ses gardes, il répond même avant que la présidente du tribunal achève sa question. Attitude que la magistrate n’a pas du tout appréciée. Ainsi, convaincue de la constance des faits de coups et blessures volontaires qui sont reprochés à Mouhamed Mbaye, elle lui a infligé une punition de 6 mois dont 1 mois ferme. En sus de cette peine, il est condamné à allouer 300.000 francs à la partie civile Ousmane Diouf.
En effet, Mouhamed Mbaye est attrait à la barre des flagrants délits, hier, par les nommés El Hadji Malick Seck et Ousmane Diouf. Ces derniers ont saisi d’une plainte la brigade de gendarmerie de Foire contre le prévenu le 24 février dernier. Motivant leur plainte, Mouhamed Diouf déclare, en premier, que son patron, en l’occurrence le prévenu, lui a intimé l’ordre de quitter l’atelier sans aucune explication. Ainsi, après une petite dispute, il est revenu le lendemain pour récupérer ses outils.
Mais, raconte-t-il, arrivé à l’atelier, son patron est revenu à la charge. Armé d’un couteau, il lui assène deux coups. Un sur la joue et l’autre sur le bras. Interrogé à son tour, El Hadji Malick Seck soutient que son boss, le prévenu, ne cessait de lui proférer des menaces de mort. Tous les jours, il le menace à tout va en voulant le déguerpir de l’atelier. De peur qu’il passe à l’acte comme il l’a fait avec Ousmane, il est allé se plaindre auprès des pandores. Témoin de la scène qui opposait le mis en cause et le sieur Ousmane Diouf, Moustapha Guèye a conforté les déclarations du dernier nommé. Selon lui, le prévenu est de nature agressif et irascible. Il s’en prend à toutes les personnes qui travaillent dans le garage.
Malgré tous ces éléments qui militent en faveur de sa culpabilité, Mouhamed Mbaye a fait de la dénégation un système de défense. À l’en croire, c’est le plaignant Ousmane Diouf qui lui a, au contraire, infligé des blessures au niveau de sa jambe en lui administrant un bar de fer. Quant aux faits de menace de mort à l’encontre de El Hadji Malick Seck, il persiste dans ses dénégations : « Je lui ai juste dit de quitter l’atelier vu qu’il ne respectait pas les normes. Je ne l’ai jamais menacé de mort.»
Pour le conseil du plaignant Ousmane Diouf, le prévenu est d’une mauvaise foi manifeste du fait qu’il nie l’évidence. « Les témoignages sont limpides. C’est une véritable agression qu’il a perpétrée sur mon client. Il l’a rattrapé avec un couteau et le lui a asséné alors qu’il quittait l’atelier. C’est comme si c’était prémédité parce qu’il y a eu une altercation la veille », plaide l’avocat. À cet effet, il a demandé au tribunal de recevoir la constitution de la partie civile et pour, toutes causes de préjudices confondues, lui allouer la somme de 1.000.000 de francs.
À la suite du ministère public qui a requis une peine de 6 mois ferme, la défense a sollicité une application bienveillante de la loi pénale. Selon la robe noire, son client n’avait aucunement l’intention d’attenter à la vie de la partie civile. Le tribunal, après délibéré, a relaxé le prévenu du délit de menace de mort avant de le déclarer coupable des faits de coups et blessures volontaires. Pour la répression, il lui a infligé une peine de 6 mois dont 1 mois ferme.
Adja K. Thiam (Actusen.sn)