Née en 1973, la dame Dieynaba Diédhiou a été attraite à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar. Elle répondait des faits d’abus de confiance portant sur la somme de 43 000 000 de francs. Elle est poursuivie par la société Senico pour qui elle travaille, en tant que chef de zone.
C’est la rondelette somme d’argent de 43 000 000 de F Cfa qui est à l’origine du différend entre la Société Senico et son employée Dieynaba Diédhiou. En effet, cette dernière a été engagée comme agent commerciale, pendant plus d’une décennie, avant d’être nommée cheffe de vente zone. Ainsi, sa mission consiste à superviser les agents commerciaux pour la bonne marche de leur travail. Seulement, alors qu’elle ne devrait, sous aucun prétexte, procéder à des enlèvements de produits, Dieynaba Diédhiou a outrepassé ses prérogatives, en prenant des marchandises auprès des sieurs Lamane Dieng et Mamadou Alpha Diallo pour les placer à d’autres commerçants qui ne sont pas affiliés à la société Senico. C’est ainsi que ces derniers ont rendu compte au directeur commercial, le sieur Ousseynou Guèye.
Ce dernier a ensuite délivré à Dieynaba Diédhiou une demande d’explication datée du 22 décembre 2020, en lui expliquant qu’en tant que cheffe de vente zone, elle n’avait plus en charge l’enlèvement des produits auprès des clients. Deux jours après, cette dernière a répondu par écrit à la demande à lui adresse en présentant ses excuses.
Le 05 janvier 2021, le directeur général adjoint lui a adressé une lettre d’avertissement. Seulement n’ayant pas retenu la leçon, elle a récidivé. Le 04 février, la direction contrôle de gestion a envoyé au directeur un dossier pour le compte de la prévenue pour un total de plus de 24 000 000 de francs et une convocation à son nom. Lorsqu’elle a déféré, elle a émis une reconnaissance de dette pour la même somme. Continuant le contrôle sur les recettes budgétaires, les inspecteurs ont fini par découvrir un montant de 43 000 000 de francs pour le compte de Dieynaba.
Interpellée sur les faits qui lui sont reprochés, Dieynaba Diédhiou a d’abord contesté la somme de 43 154 524 F Cfa en n’acceptant que la somme de 24 038 659 F Cfa pour laquelle elle avait émis une reconnaissance de dette. C’est après avoir été confrontée au directeur commercial, Ousseynou Guèye qu’ils ont convenu ensemble et retenu le montant total de 43 781 734 de F Cfa.
Appelée à la barre, hier, Dieynaba Diédhiou affirme que c’est dans le souci de rehausser les ventes de sa zone qu’elle a procédé à des enlèvements de produits pour les redonner à d’autres commerçants. Aussi, précise-t-elle, contrairement aux allégations du directeur commercial, Ousseynou Guèye, elle avait le droit de vendre la marchandise. «Quand on m’a nommée cheffe de vente, ils ne m’ont pas signifié que je n’avais pas le droit de vendre. C’est la première fois que cela m’arrive, depuis que j’ai intégré la société. Les clients à qui j’ai livré la marchandise sont là, mais deux d’entre eux ont disparu. Si je nourrissais des intentions délictuelles, je ne passerais pas tout ce temps dans la société, alors que ces occasions s’étaient maintes fois présentées », se blanchit-elle.
L’avocat constitué pour défendre les intérêts de la Senico a déploré la conduite de la prévenue. À l’en croire, elle devait veiller à une bonne traçabilité des opérations de vente. «Elle n’a pas livré ces marchandises à des personnes affiliées à la Senico, mais à des tiers. Une procédure de vente qu’interdit la Senico», a déclaré la robe noire qui a réclamé la somme de 50 000 000 de francs à titre de dommages et intérêts.
Prenant la parole à la suite du Parquet qui a requis une peine de 6 mois dont 1 ferme, compte tenu de sa qualité de délinquante primaire, les avocats de la défense ont plaidé la relaxe pure et simple de leur cliente. L’affaire est mise en délibéré au 28 avril prochain. Entre temps, le tribunal a accordé une mise en liberté provisoire à la prévenue.
Adja Khoudia Thiam, Stagiaire-Actusen.sn