Ça sent déjà le roussi à l’hôpital Mame Abdou Aziz Sy Dabakh de Tivaouane où le personnel a observé, ce lundi, un arrêt de travail pour apporter leur soutien à leurs collègues arrêtés. Ce, suite à l’incendie survenu dans l’unité de néonatologie dudit hôpital et qui a coûté la vie à 11 nouveau-nés. Ces blouses blanches ont tenu un sit-in pour déverser leur colère.
«La raison de notre sit-in est liée à l’injustice qui s’est abattue sur le personnel de travail notamment la garde à vue de trois de nos collègues. Il s’agit de Awa Diop sage-femme, Coumba Mbodji infirmière et Cheikh Diop, Directeur des ressources humaines (Drh). Nous sommes plus que jamais engagés à soutenir nos frères qui sont dans les liens de la détention ; c’est arbitraire et nous pensons qu’ils sont des victimes expiatoires», déplore Sidi Lamine Ndoye, le délégué de l’intersyndicale. Depuis que les événements se sont passés dans cette ville, ajoute-t-il, vous n’avez pas vu l’intersyndicale parler.
«On attendait que les choses se précisent davantage pour ne pas faire une déclaration qui ressemblerait à une sorte d’intimidation sur les affaires de justice, même si nous n’avons pas ce pouvoir de le faire. On a été très calmes, on a assisté nos frères qui ont été injustement interpellés dans des conditions d’interrogation un peu difficiles allant de 16 h jusqu’à 4 h du matin, parfois de 4 h jusqu’à 16 h du soir. Ils ont résisté et ils ont été dignes devant ces enquêteurs», s’insurge Sidi Lamine Ndoye.
Il a contesté également les accusations de mise en danger de la vie d’une personne portées à l’encontre de ses collègues. «Cela veut dire qu’ils sont à l’origine de la mort de ces 11 bébés, ce que nous ne pouvons pas du tout accepter. Parce que tout simplement ils étaient de garde au moment de l’incendie», renchérit fulmine le délégué de l’intersyndicale.
A en croire Sidi Lamine Ndoye, ce ne sont pas des sapeurs-pompiers qui sont habilités à éteindre un feu, ayant subi une formation professionnelle de plusieurs années, ayant les équipements de protection nécessaires pour faire face au feu. «Quelle est aujourd’hui la blouse blanche qui a aussi les mêmes compétences que les sapeurs-pompiers ? Depuis quand les blouses blanches sont devenues des sapeurs-pompiers pour éteindre un feu d’une telle ampleur ?», s’interroge-t-il.
«Il faut qu’on soit sérieux, cet hôpital est malade, le marabout l’a dit depuis 2019. Vous allez voir des rats qui jouent la nuit, l’installation est mauvaise. Au début, c’était un centre de santé qui avait prévu un nombre limité de médecins et pas de spécialiste ; aujourd’hui c’est devenu un hôpital de dimension même de niveau 3. De 4 médecins, nous sommes à une douzaine de spécialistes et de 4 professeurs, les travailleurs sont engagés», informe-t-il.
Pour terminer, l’intersyndicale exige la libération des agents incriminés. «Les autorités veulent sacrifier le maillon faible de l’hôpital que sont les sages-femmes et autres personnels. Les interpellations doivent cesser. Tivaouane mérite un hôpital digne de ce nom. Au niveau local, nous avons décidé de paralyser le système départemental. Nous ne sommes pas responsables», pestent ces syndicalistes.
Actusen.sn