A l’Olympique de Marseille, on n’a pas forcément apprécié la dernière sortie médiatique de Florian Thauvin au sujet des ambitions de la fin de saison. Rudi Garcia s’est chargé, à sa manière, de faire passer un tout autre message, que Bouna Sarr a aussi été invité à adopter.
« Je suis là pour lutter contre la morosité ambiante. Je suis positif, c’est une manière d’être. Je pense qu’il y a toujours du positif à tirer de chaque situation, même quand c’est difficile. On n’est plus efficace, si on a le moral« . Rudi Garcia a clairement choisi son angle au moment de se présenter face à la presse ce jeudi, à 48 heures de la réception du Nîmes Olympique au Vélodrome, en match comptant pour la 33e journée de Ligue 1. Souriant et détendu, au moins en apparence, le coach de l’Olympique de Marseille a même annoncé une enceinte bien garnie contre les Crocodiles: « Je crois que ça va être exceptionnel au niveau de l’affluence« . En prenant soin d’occulter le fait que le public présent sera sans doute hostile à ses protégés, après la nouvelle déconvenue subie à Bordeaux vendredi dernier (2-0). Car ce revers a irrémédiablement éloigné les Olympiens de retrouvailles avec la Ligue des champions la saison prochaine.
Florian Thauvin, plutôt clairvoyant et sans langue de bois, avait reconnu que son équipe n’avait plus rien à espérer du podium. Mais cette sortie médiatique, bien accueillie par les supporters phocéens d’une manière générale, attendait de voir si elle allait provoquer un écho. Ce n’est apparemment pas le cas, de peur que ces propos ne soient traduits par une forme de résignation. « Il était déçu, il a sûrement parlé à chaud. J’aurais pu avoir la même réaction, ça se comprend. Ni lui, ni moi ni qui que ce soit dans le groupe n’a lâché« , a certifié Bouna Sarr en retour. « Je crois en mon équipe, je crois en mes coéquipiers, en mon staff. Il faut rester optimiste. Peut-être que, d’un point de vue extérieur, ce n’est pas le cas cas et je peux le comprendre. Je me trompe peut-être, vous pourrez me le reprocher en fin de saison dans ce cas, mais c’est comme ça, j’y crois« , a renchéri l’ancien Messin après avoir ouvertement annoncé que l’OM visait autant de victoires qu’il ne reste de matches à disputer, à savoir sept.
Du côté de la Commanderie, on cherche donc à faire passer un message de combativité, et après le joueur, c’est donc l’entraîneur qui s’y colle. « C’est une réaction à chaud… Parfois, on manque de lucidité après les matches, on peut dire des bêtises. Ça arrive, à chaud. Ça m’est arrivé à moi aussi. Ce n’est pas bien grave« , a expliqué Rudi Garcia invité à rebondir sur les propos de son numéro 26. « Si on pense que tout est perdu, on plie bagage et on rentre chez soi. Et puis je suis allé à l’école, je sais un peu compter, donc c’est encore possible« . Si ce n’est pas un recadrage indirect à l’attention du champion du monde 2018… Apparemment, à l’Olympique de Marseille, on s’interdit encore de voir la vérité en face, au moins dans la posture adoptée en public. De peur de faire passer un message trop négatif en terme d’image et d’implication ? Peut-être, mais toute voix discordante est invitée à ne plus se manifester.