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Pour les faits d’abus de confiance portant sur 25.000.000 de francs : l’épouse de Birima Mangara traîne en justice son ancien camarade de classe, A. Doucouré

Agé d’une quarantaine d’années, le sieur Aly Doucouré a été appelé à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar pour répondre du délit d’abus de confiance. Il risque une peine d’emprisonnement de 6 mois ferme si toutefois le juge suit le réquisitoire du parquet en rendant son délibéré le 29 avril prochain.

C’est une affaire d’abus de confiance portant sur la somme de 25.000.000 de francs qui a atterri à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar. Marié et père de deux enfants, Aly Doucouré est poursuivi par son ancienne camarade de classe Madjiguène Chanel Diongue, non moins épouse de l’ancien ministre du budget, Birima Mangara. S’agissant du différend qui les oppose, il est ressorti des débats tenus à la barre que le prévenu, entrepreneur immobilier, a été contacté par sa camarade de classe pour louer ses services en lui confiant la construction d’un immeuble R+6. La réalisation de ce bâtiment était un projet familial qu’entretenaient la partie civile, sa maman et son oncle. Malheureusement pour eux, la montagne a accouché d’une souris. En effet, dans le cadre de ce contrat, le prévenu avait reçu, pour une première tranche, la somme de 25.000.000 de francs afin de débuter la construction. Mais, Aly n’a pas réussi à obtenir un permis de construire pour démarrer les travaux. Pire, il ne rembourse pas l’argent qu’on lui avait remis comme avance.

Attrait à la barre pour fournir des explications à Dame justice, Aly Doucouré a plaidé non coupable bien qu’il ait reconnu avoir encaissé ladite somme. À l’en croire, ce sont les agents de la mairie qui ont entravé les travaux sous prétexte que le terrain était litigieux. « Nous avons ratifié un contrat dans lequel mon obligation conventionnelle était de lui construire un immeuble R+6 appartenant à sa mère. C’est en août 2019 qu’elle m’a signé le chèque que j’ai retiré. Cela étant, elle m’a remis les documents relatifs au titre foncier, c’est-à-dire l’état de droit réel, etc. pour déposer un permis de construire à la mairie. Mais à peine commencés les travaux, ce sont les agents municipaux qui nous ont sommés d’arrêter », se blanchit-il.

Aly Doucouré, prévenu : «J’avais déjà effectué des dépenses. Pour le coût des matériaux, je n’ai pas le montant exact en tête. Mais, pour le paiement des ouvriers, j’avais déboursé la somme de 3.000.000 de francs»

Pour l’argent qu’il refuse de rembourser, Aly a fait croire qu’il avait déjà effectué des dépenses pour l’achat de matériaux de construction. Non sans brandir une facture au juge. « Pour le coût des matériaux, je n’ai pas le montant exact en tête. Mais, pour le paiement des ouvriers, j’avais déboursé la somme de 3.000.000 de francs », dit-il sans preuve. Toutefois, il révèle au tribunal qu’il n’a jamais refusé de payer à la dame son argent mais c’est cette dernière qui n’est pas d’accord du mode de paiement qu’il veut lui faire. Car, dit-il, elle dit vouloir le remboursement intégral de son argent, pas en moratoire. Toutefois, il est à signaler que le prévenu est un habitué des faits car, il résulte de la  procédure d’enquête qu’il a été auparavant condamné à 6 mois pour les mêmes agissements. Mais, informe madame Mangara qui ne compte pas plier les coudes de sitôt, elle va former un collectif avec toutes les victimes de son ancien camarade de classe pour qu’il leur rembourse leur dû. Car, accuse-t-elle, la liste des victimes ne peut être exhaustive. Bref, elle a également livré sa version des faits au tribunal en contestant en bloc les déclarations du prévenu. Selon elle, ce qui montre à suffisance la mauvaise foi du prévenu, c’est qu’il n’a même pas démoli les constructions qui se trouvaient sur le site qui devait abriter le bâtiment. « Le constat a été fait par un huissier que j’ai engagé moi-même. Il a bouffé l’argent. S’il avait l’intention de payer, on n’en serait pas là aujourd’hui», peste-t-elle.

Madjiguène Chanel Diongue : «il n’a même pas démoli les constructions qui se trouvaient sur le site qui devait abriter le bâtiment. Le constat a été fait par un huissier que j’ai engagé moi-même. Il a bouffé l’argent. S’il avait l’intention de payer, on n’en serait pas là aujourd’hui»

Défendant les intérêts de la partie civile, Me Bamba Cissé a déploré le système de défense du prévenu qui, selon lui, relève d’un cynisme. Pour lui, cette affaire est une escroquerie parce que le mis en cause a tenté de se rattraper pour aller se faire établir un dossier d’état réel. Pour toute cause de préjudice, la partie civile a réclamé la somme de 52.000.000 de francs. De son côté, le représentant du parquet, estimant que les faits sont constants, a requis 6 mois d’emprisonnement ferme contre Aly Doucouré.

À la suite des avocats de la défense qui ont plaidé la relaxe de leur client, le tribunal a mis l’affaire en délibéré au 29 avril.

Adja Khoudia Thiam, Stagiaire Actusen.sn

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