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Pour l’ONU, le coronavirus a déclenché la « pire crise mondiale » depuis 1945

Le secrétaire général de l’ONU a qualifié mercredi l’épidémie de coronavirus de « pire crise mondiale » depuis 1945, évoquant la combinaison d’une « maladie menaçante » et d’une récession économique historique. Au moins 43 000 personnes sont mortes du Covid-19, dont les trois quarts en Europe.

La pire crise à laquelle l’humanité ait été confrontée depuis la Seconde Guerre mondiale. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, n’a pas mâché ses mots, mardi 31 mars, en qualifiant ainsi l’épidémie de Covid-19 qui a déjà fait près de 43 000 morts, dont 30 000 en Europe.

Interrogé lors d’un échange avec des médias sur ce qui motivait cette qualification de « pire crise mondiale depuis que l’ONU a été fondée » il y a 75 ans, il a répondu que c’était « la combinaison d’une maladie menaçante pour tout le monde et d’un impact économique conduisant à une récession sans précédent dans un passé récent ». « La combinaison de ces deux facteurs et le risque de voir une instabilité accrue, des violences accrues, des conflits accrus » font de cette crise « le plus grand défi pour nous depuis la Seconde Guerre mondiale », a-t-il dit.

C’est aussi la crise « qui demande la réponse la plus forte et la plus efficace », qui ne peut passer que « par la solidarité et le rassemblement de tous en abandonnant les jeux politiques et en comprenant que l’humanité est en jeu », a ajouté Antonio Guterres.

Selon lui, la communauté internationale est encore loin du compte quant à cette solidarité parce que les mobilisations sont surtout le fait jusqu’à présent des pays développés pour soutenir leurs économies. « Nous sommes loin d’avoir un dispositif mondial pour aider les pays en développement à éliminer la maladie tout en gérant les conséquences dramatiques dans les populations, en termes de pertes d’emplois, de disparition des petites entreprises et de fin du commerce informel. »

Le virus pourrait provoquer des « millions » de morts

« Nous avançons lentement dans la bonne direction, mais il nous faut accélérer et faire davantage si nous voulons vaincre la maladie et soutenir les gens dans le besoin », a aussi déclaré le secrétaire général. L’ONU a créé mardi un nouveau fonds à destination des pays en développement après avoir la semaine dernière fait un appel aux dons pour les pays pauvres et en conflit.

Au-delà des aides traditionnelles des pays riches vers les pauvres, « nous avons à trouver des instruments financiers innovants » qui permettront « de créer des mécanismes pour que les pays en développement puissent répondre à la crise », a précisé Antonio Guterres. À défaut, la pandémie pourrait revenir en « boomerang » dans les pays riches à partir des pays pauvres, notamment via l’Afrique, a-t-il estimé, en réaffirmant que la maladie pourrait provoquer des « millions » de morts.

Le dernier bilan, compilé par l’AFP mercredi 31 mars à 11 hGMT, fait état d’au moins 43 082 morts dans le monde depuis l’apparition du nouveau coronavirus en décembre en Chine. Plus de 865 970 cas d’infection ont été officiellement diagnostiqués dans 186 pays et territoires depuis le début de l’épidémie. Ce nombre de cas diagnostiqués ne reflète toutefois qu’une fraction du nombre réel de contaminations, un grand nombre de pays ne testant désormais plus que les cas nécessitant une prise en charge hospitalière. Parmi ces cas, au moins 172 500 sont aujourd’hui considérés comme guéris. L’Europe est le principal foyer de l’épidémie à l’heure actuelle, avec 31 083 décès pour 468 792 cas.

Afp

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