ACTUSEN
A LA UNENewsSociété

Pour satisfaire sa femme matérialiste : A. Ndiaye tente de voler nuitamment dans une boutique et risque 10 ans de réclusion criminelle

Le représentant du Ministère public a requis, hier, une peine de réclusion criminelle de 10 ans à l’encontre du sieur Abdoulaye Ndiaye. Mécanicien de scooter, il comparaissait à la Chambre criminelle de Dakar pour répondre des faits d’association de malfaiteurs, de vol commis la nuit avec effraction et usage d’arme et de tentative de meurtre.

«Quand un homme est amoureux, il est comme une semelle qu’on met trempée dans l’eau pour la plier ensuite comme on veut», dit un dicton français. Le moins que l’on puisse dire est que Abdoulaye Ndiaye en est l’illustration parfaite. Étant sous l’emprise d’une épouse matérialiste, il s’est retrouvé dans un engrenage où il aura du mal à s’en sortir. En effet, voulant, coûte que coûte, subvenir aux besoins de sa femme, Abdoulaye Ndiaye n’a trouvé mieux que d’aller voler nuitamment dans une boutique. Mais, en mettant en exécution son acte, il ne savait pas que cela allait lui coûter très cher, car il risque d’être envoyé en prison pour une bonne partie de sa vie.

Bref, les faits pour lesquels Abdoulaye Ndiaye comparaissait, hier, à la Chambre criminelle du Tribunal de grande instance de Dakar, se sont déroulés dans la nuit du 2 au 3 mai 2019 à la rue Tolbiac. Selon la narration de l’un des vigiles, Pape Lassou Faye, qui assurait la garde du magasin, il a remarqué, cette nuit-là, la présence suspecte de Abdoulaye Ndiaye. Ce dernier qui, à cette heure tardive, portait un sac, a éveillé le soupçon du vigile. C’est ainsi qu’il l’a suivi.

Une fois devant la boutique, Abdoulaye Ndiaye s’est mis à genou devant le portail, avant de sortir une cisaille de son sac pour sauter le cadenas. Naturellement, Pape Lassou Faye l’a sommé d’arrêter et Abdoulaye sortit un revolver, avant de le menacer de tirer sur lui une fois qu’il tentait de s’approcher. Malgré les menaces, le vigile, très courageux, est revenu sur ses pas pour sortir un coupe-coupe. Se sentant défié par celui-ci, Abdoulaye Ndiaye a joint l’acte à la parole et a tiré sur lui. Voyant le vigile riposter, il a tenté de prendre la fuite. Mais malheureusement pour lui, il a été alpagué et tenu en respect par les autres agents de sécurité. C’est sur ces entrefaites qu’un agent de la Police centrale est tombé sur la scène et l’a conduit dans les locaux du Commissariat.

L’enquête a permis l’audition d’Abdoulaye Ndiaye qui a révélé qu’au delà de cette tentative de vol, il a été l’auteur de plusieurs vols en réunion avec ses comparses. Ils ont eu à soustraire frauduleusement des numéraires et beaucoup d’autres matériels. Poursuivant ses aveux, il soutient avoir perpétré des vols à l’arraché à bord d’un scooter de concert avec son acolyte Wagane Faye. Toutes les personnes qu’il a citées ont été mises sur la procédure et cueillies. Entendues, ces dernières ont toutes nié. Ainsi, elles bénéficieront d’une liberté car les accusations de Abdoulaye n’étaient pas fondées. La preuve : l’une d’entre elles était même en prison, au moment des faits.

Hier, devant le juge, Abdoulaye Ndiaye a varié dans ses déclarations. La seule infraction qu’il ait reconnue est celle de tentative de vol. À l’en croire, il avait quitté les Hlm dans l’intention de voler en ville. Ainsi, il a pris un taxi et est tombé sur la boutique de Kosso Mbacké qu’il a ciblée. Au sujet de l’arme dont il s’était servi pour tirer, il déclare qu’il n’a jamais utilisé de pistolet pour tirer en direction de Lassou Faye et que c’est ce dernier qui lui en a imputé la paternité.

S’agissant des personnes qu’il avait citées lors de son audition, l’accusé révèle avoir donné leurs noms, juste pour échapper à la violence que les flics étaient en train de lui faire subir. Selon lui, il avait juste l’intention de satisfaire sa cupide épouse. Les dénégations de l’accusé n’ont pas totalement convaincu le maître des poursuites qui a requis contre lui une peine de 10 ans de réclusion criminelle. Toutefois, il a demandé qu’il soit acquitté pour les faits d’association de malfaiteurs et de tentative de meurtre puisque les preuves ne sont pas réunies pour asseoir ces faits.

En revanche, le parquetier a demandé au juge de le reconnaître coupable des faits de tentative de vol car, n’eût été la présence dissuasive du vigile, il allait perpétrer son plan ; il a également sollicité de disqualifier le port d’armes en usage d’arme parce que, justifie-t-il, si l’arme n’avait pas été utilisée, les douilles ne seraient pas ramassées sur les lieux des faits. À leur tour, les conseils de la défense ont sollicité une application bienveillante de la loi pénale. Les débats clos, l’affaire est mise en délibéré au 16 février prochain.

Adja K. Thiam (Actusen.sn)

Leave a Comment