Poursuivi pour des faits de collecte et détention de données à caractère personnel et de charlatanisme, Babacar Mbaye faisait face au juge des flagrants délits de Dakar, hier. Il est poursuivi par Mame B. Ndiaye, mariée et mère de 3 enfants, qui lui reproche de l’avoir hypnotisée avant d’entretenir avec elle des relations sexuelles.
Le pays va tout droit dans l’abîme. Entretenir des relations sexuelles avec la femme d’autrui est de nos jours le passe-temps favoris de beaucoup d’hommes. Mais le plus souvent, c’est de leur liberté qu’ils vont payer leur acte. Tel est le cas de Babacar Mbaye qui risque de passer les six (6) prochain mois en taule. Il a été attrait à la barre des flagrants délits, hier, par sa petite amie Mame B. Ndiaye. Cette dernière lui reproche les délits de collecte et détention de données à caractère personnel et de charlatanisme.
Mariée et mère de 3 enfants, la plaignante raconte à la barre avoir fait la connaissance de Babacar Mbaye par l’entremise de la sœur de celui-ci qui est sa colocataire. «Comme j’avais des problèmes avec mon mari, j’en ai parlé avec ma locataire qui m’a proposé de me mettre en rapport avec son frère. Et le lendemain, le prévenu est venu toquer à ma porte en se présentant comme le frère de ma colocataire. Il m’a même révélé que cette dernière lui a fait part de mes soucis avec mon mari. Quelques jours plus tard, il m’a remis des bains mystiques qui, selon lui, lui ont été donnés par le marabout, Touré».
Selon la plaignante, c’est après avoir pris ces bains qu’elle a commencé à perdre la raison. «J’ai pris les bain pendant 7 jours. Après quelque temps, on a commencé à coucher ensemble puisqu’il venait chez moi tout le temps. Mais, j’avoue que je n’étais pas lucide. Il filmait nos ébats à mon insu. C’est avec ces photos qu’il me faisait chanter. Je lui ai remis 200.000 francs et une bague en or que ma mère m’avait rapporté de France. C’est au commissariat que j’ai vu ces photos nues de moi qu’elle m’avait montrées de loin», soutient Mame B. Ndiaye.
Prévenu : «elle m’a clairement dit qu’elle était divorcée lors de la Tabaski»
Invité à donner sa version des faits, le prévenu Babacar Mbaye a contesté les faits qui lui sont reprochés. À l’en croire, la partie civile était bel et bien au courant au moment où il prenait les photos lors de leurs rapports sexuels. «J’ai immortalisé ce moment en prenant ces photos lorsqu’on couchait ensemble. Elle était au courant puisqu’elle m’avait dit que ce n’était pas sûr et que c’était mieux que je les supprime. C’était lors de la demi-finale de la Can. Sur les photos, ses parties intimes n’étaient pas visibles mais, les miennes. Ça allait me déranger ce que j’ai fait si elle était mariée mais, elle m’a clairement dit qu’elle était divorcée lors de la Tabaski. Elle peut même confirmer qu’elle, ses enfants et moi sommes maintes fois allés manger de la glace», se dédouane-t-il. S’agissant du délit de charlatanisme, Babacar Mbaye soutient que lui et la partie civile entretenait des rapports extra conjugales bien avant qu’il lui mette en rapport avec le marabout.
«Je l’ai conduite auprès d’un marabout pour qu’elle retourne avec son mari parce qu’il m’avait dit qu’elle était divorcée. Et on était parti ensemble auprès de ce marabout. Elle m’avait confié que son époux âgé de 59 ans va aller en retraite. De ce fait, elle m’a révélé que la famille de son mari lorgnait la maison. Ce qu’elle ne voulait pas. Je l’ai conduit auprès d’un marabout et remis 2 bouteilles de bain. On a commencé à coucher ensemble avant que je ne la conduise chez le marabout. C’est lors de la demi-finale de la Can que j’ai pris ses photos nues».
Me Oumar Diallo, conseil de la partie civile : «la dégradation des mœurs a atteint son paroxysme au Sénégal»
Pour le conseil de la partie civile, Me Oumar Diallo, la dégradation des mœurs a atteint son paroxysme au Sénégal. «Comment un homme a osé harceler une femme mariée jusqu’à entretenir des rapports sexuels avec elle et venir assumer ça à la barre. Ma cliente ici présente est toujours mariée et c’est son mari qui m’a constituée pour la défendre devant la barre », fulmine l’avocat. Pour toute cause de préjudice, la plaignante réclame la somme de 5.000.000 de francs CFA.
Dans ses réquisitoires, la représentante du ministère public a requis contre Babacar Mbaye une peine ferme de six (6) mois. Pour la parquetière, les faits choquent tout le monde dans la salle sauf le prévenu. Le conseil de La Défense Me Tafsir Abdoul Dy, lui, a plaidé la relaxe. L’affaire est mise en délibéré au 05 avril prochain.
Adja K. Thiam (Actusen.sn)