Pour des faits de coups et blessures volontaires, le tailleur Yaya Lô faisait face au juge du Tribunal d’instance de Dakar, hier. Il est traduit en justice par Valentin Emmanuel Mendy qui lui reproche de l’avoir poignardé avec un tesson de bouteille. Le substitut du procureur a requis une peine ferme de 6 mois. Il sera fixé sur son sort le 16 février prochain.
La victoire du Sénégal à la finale de la Coupe d’Afrique des Nations a été comme un consolideur des liens sociaux. Certaines personnes, qui n’étaient pas en bons termes, ont profité de cette situation pour faire revenir la paix. Mais, tel n’est pas le cas pour Yaya Lo et Valentin Emmanuel Mendy qui se sont invités, hier, à la barre du tribunal d’instance des flagrants délits de Dakar pour régler leur différend qui s’est déclenché dans la nuit du dimanche. Partie poursuivante dans cette affaire, Valentin Emmanuel Mendy reproche au tailleur Yaya Lô le délit de coups et blessures volontaires. Les faits ont eu lieu au quartier de Grand-Yoff. Selon la narration de la partie civile, c’est au moment où les personnes jubilaient que le prévenu est venu l’attaquer, en le poignardant à l’arcade. Le certificat médical versé dans le dossier a fait état de plusieurs blessures graves sur le corps du plaignant à savoir la tête, son arcade et le ventre.
Invité à donner sa version des faits, le prévenu Yaya Diallo a contesté les allégations de la partie civile. À l’en croire, c’est cette dernière qui l’a provoqué, en heurtant sa moto. Après la fin du match, je jubilais à bord de mon scooter. La partie civile a soudainement tapé sur l’engin. Ce que je lui ai reproché, mais il m’a répondu sèchement, en me disant qu’il s’en foutait royalement. C’est sur ces entrefaites qu’on s’est bagarrés et lui et ses amis m’ont pris à partie en me molestant. J’en suis sorti avec des blessures», se dédouane-t-il.
Interrogé sur les déclarations de la partie civile selon lesquelles il l’aurait poignardé avec un tesson de bouteille, Yaya Lô a vivement contesté ces faits qu’on lui impute. Lui-même présentant une blessure sur sa joue droite, le prévenu a servi une autre version que celle donnée à la Police. «Si je lui avais asséné des coups de tessons de bouteilles, je jure sur le Prophète Psl qu’il n’allait pas survivre. C’est lui qui m’a, par contre, blessé. C’est une pierre que je lui ai lancée, au moment où lui et ses amis se sont rués sur moi. Après la bagarre, je me suis rendue à la Police de mon propre-chef et j’ai dit aux enquêteurs que ma moto a été réquisitionnée par certains jeunes avec qui je me battais», déclare-t-il. Alors qu’à l’enquête, il révélait l’avoir poignardé avec un tesson de bouteille et qu’il avait égaré celui-ci.
En guise de réparation, Valentin Emmanuel Mendy a réclamé la somme de 150.000 francs. Estimant que les faits pour lesquels Yaya Lô est poursuivi sont constants, le représentant du Ministère public a requis contre celui-ci une peine d’emprisonnement de 6 mois ferme.
L’avocat, qui assurait la défense du prévenu, Me Babacar Ndiaye a sollicité la clémence du tribunal. Pour lui, son client a commis l’erreur de se battre avec la partie civile. «Mais, on peut plaider l’excuse de provocation. Il vaquait à ses occupations et c’est là qu’il a rencontré le plaignant. C’est une erreur de jeunesse qu’il a commise. C’est la fougue qui a agi. Et celle-ci est émaillée de tempérament. Je vous demande de lui tendre la perche, en lui infligeant une peine assortie du sursis en sus d’une application bienveillante de la loi pénale», a plaidé la robe noire.
L’affaire mise en délibéré, le Tribunal rendra sa décision, le mercredi 16 février prochain.
Adja K. Thiam (Actusen.sn)