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Pour une petite altercation, au terrain de football, avec Abdoulaye Cissé qui a viré au drame : Cheikh Fall encourt 20 ans de travaux forcés

Cheikh Fall a comparu, hier, à la barre de la Chambre criminelle du tribunal de grande instance de Dakar pour meurtre. Les faits remontent au 02 décembre 2017, au terrain de football des Hlm, où le mis en cause a poignardé à mort la victime, Abdoulaye Cissé. Le Parquet a requis 20 ans de travaux forcés contre l’accusé et, en guise de dommage et intérêt, la partie civile a réclamé 10 000 000 de francs Cfa.

Cheikh Fall a fait face, hier, au juge de la Chambre criminelle de Dakar, pour avoir tué son camarade Abdoulaye Cissé. Les faits se sont passés au soir du 2 mars 2017, aux Hlm, lors d’un tournoi de football organisé par Abdoulaye Faye. Le mis en cause a eu, au cours d’un match de football, une altercation avec un enfant de jeune âge du nom de Aladji. C’est ainsi que la victime, Abdoulaye Cissé, appelé Mame Cissé, est venue se mêler à l’affaire pour prendre parti en faveur du gamin. Ils ont échangé des propos aigres-doux, ce qui a provoqué la bagarre entre les deux. C’est l’organisateur du tournoi qui a fait revenir le calme.

Le comparant, qui a été jadis à Forbé, prison pour mineurs, pour vol à l’arraché, révèle que son adversaire s’est ensuite rendu chez lui chercher un couteau. «Il m’a pris au dépourvu, parce qu’il était pour moi un grand ami. Il venait souvent chez moi et vis-versa. À son retour, il a recommencé à m’insulter et, pour me défendre, j’ai vivement répondu à ses insultes. Il m’a, ainsi, lancé une grande pierre, ce qui m’a blessé.

C’est au cours de notre second accrochage que je l’ai percé d’un coup de couteau. Mais j’ignore combien de coups je lui ai donné, encore moins l’endroit où je l’ai poignardé», relate-t-il, tout en reconnaissant les faits qui lui sont reprochés. Cependant, il dit regretter profondément son acte. «Si je savais que ceci allait se passer, je ne me serais jamais rendu au terrain».

Selon l’ordonnance de renvoi, c’est suite à ces coups de couteau, que Abdoulaye Cissé a été trouvé agonisant dans une flaque de sang. Au cours de la constatation matérielle, un couteau ensanglanté a été trouvé par terre auprès de la victime. Ils l’ont conduit à l’hôpital général de Grand-Yoff, où il a succombé.

Venue se constituer partie civile, Nafissatou Cissé, tante paternelle et tutrice du défunt, raconte, d’abord, comment elle a appris la mort de son neveu. «J’étais partie effectuer la prière de 14 H à la mosquée. À mon retour, une grande foule m’accueillit devant chez moi. J’ai demandé le motif de ce rassemblement devant ma maison et ils m’ont dit que Cheikh Fall a asséné à mon neveu des coups de couteau. Je me suis empressée d’aller sur les lieux et je l’ai trouvé couché à-même le sol ».

La voix tremblante, elle a, ensuite, démenti l’allégation du mis en cause, selon laquelle le défunt était son ami. «Abdoulaye n’a jamais entretenu une relation amicale avec Cheikh Fall. C’est la première fois que je le vois. Même après l’incident, ses parents n’ont jamais mis les pieds chez moi pour me réconforter et partager ma peine». Pis, ajoute-t-elle, «c’est avec ce même couteau qu’il a voulu tuer son père, le jeudi. Il a menacé son père le jeudi. Quand j’ai eu échos de cela, j’ai dit qu’il ferait mieux de tuer son père et me laisser mon fils. Aussi, son plâtre n’émane pas de la bagarre. C’est faux ! C’est une voiture qui l’a heurté, alors qu’il tentait d’agresser quelqu’un. Cheikh Fall fréquentait des agresseurs ».

Habillé d’un caftan bleu, le prévenu était resté debout aux côtés de la dame qui plaidait en sa défaveur. Gagné par le remord, il avait la tête baissée. Mais le témoignage de son père a provoqué chez lui une émotion. Mélancolique de voir son fils risquer de croupir des années en prison, il avoue avoir tout fait pour redresser son fils dans le droit chemin. «Il a été en prison, dès le bas âge. Je l’aime beaucoup ; raison pour laquelle j’ai tout fait pour le départir des mauvaises fréquentations. Je le corrigeais, sévèrement. Il m’arrivait même de l’amener très souvent à mon lieu de travail», dit-il et tous les deux se mirent à pleurer de chaudes larmes.

Outre le représentant du Parquet qui a requis 20 ans de travaux forcés, les avocats de la défense ont demandé que les faits soient requalifiés en coups mortels. La partie civile, pour sa part, a réclamé 10 000 000 de F Cfa, en guise de dommages et intérêts. À l’issue des débats, le juge a mis l’affaire en délibéré au 23 décembre 2020.

Adja Khoudia Thiam, Stagiaire (Actusen.sn)

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