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Poursuivi pour avoir étranglé Ramatoulaye Kamou, élève de 12 ans en classe de 5eme : Mahamadou Sylla risque 20 ans de réclusion criminelle

Mouhamadou Sylla, né le 15 janvier 2001, à Bakél célibataire sans enfant et mécanicien de son état, est inculpé de viol et pédophilie sur Ramatoulaye Kamou née le 13 décembre 2008. Sa victime présumée est une élève en classe de 5éme Secondaire et avait 12 ans au moment des faits. Ils sont tous natifs du département de Bakél et habitent dans le quartier Darou Salam.

 Les faits se sont déroulés dans la nuit du 07 au 8 mars 2020, aux environs de 22h. La Brigade de Bakél recevait un appel d’un de ses agents de renseignement l’informant qu’une fille du nom de Ramatoulaye Kamou née le 13 décembre 2008 avait été victime de viol. Et que les parents de la victime avaient retenu, dans leur domicile, la personne suspectée d’en être l’auteur, ainsi que la culotte tachetée  de sang qu’aurait portée la présumée victime, au moment des faits. Même si, à l’enquête préliminaire, le suspect avait reconnu les faits, il n’en demeure pas moins que, devant la barre, il a nié l’existence de rapport sexuel avec la fille. Il avoue avoir également fait des câlins cette dernière.

Tout est parti des activités socio-éducatives communément appelées journées culturelles, où une soirée dansante met souvent fin aux activités, après le match de football. D’ailleurs, après cette soirée dansante organisée par l’établissement au Camp militaire de Bakél, Ramatoulaye Kamou est sortie du dancing, vers les coups de 4h du matin, avec l’une des grandes-sœurs d’une de ses amies dans le but de rentrer chez elle. A la recherche d’un conducteur de mototaxi pour être déposée chez elle, la victime présumée tombe, devant le camp militaire, sur Mahamadou Sylla, mécanicien qui s’est reconverti en jakartaman, à cet effet.

‘’Je le connaissais comme un voisin de quartier. Du moment où Mahamadou Sylla a refusé de nous amener toutes les deux, moi, j’avais pris place derrière lui. En cours de route, le mis en cause avait pris un autre chemin, en faisant le tour de son quartier. Et quand je l’ai interpellé sur ce grand détour,  il avait prétendu qu’il ne voulait pas croiser le propriétaire de la moto», narre l’élève.

Ramatoulaye Kamou ajoute : ‘’à un moment donné, Mahamadou Sylla me conduisait vers la brousse, c’est ainsi que je lui ai donné des coups, afin qu’il fasse demi-tour, mais c’était peine perdue. Je n’avais pas hésité à sauter de la moto pour prendre la fuite, mais j’avais été rattrapée par ce dernier. Il m’avait menacée et étranglée’’. Dans son état à demi conscient, la victime présumée fait savoir qu’elle sentait  que son bourreau était en train d’abuser d’elle. Quand j’ai reprise connaissance, Mahamadou Sylla avait déjà fini sa sale besogne. Par la suite, j’ai senti du sang qui sortait de mes parties intimes.

Mais Mahamadou Sylla considère ce sang comme le fruit d’une période des règles de sa victime présumée. «A un moment donné, sur la moto, la fille m’avait demandé de m’arrêter, car elle saignait. D’où, la culotte tachetée de sang qui avait été remise à la Gendarmerie pour les besoins de l’enquête’’, invoque Mahamadou Sylla. Mais la fille a battu en brèche ses allégations.

Dans la foulée, Mahamadou Sylla, comme possédé par un diable, se met à changer de version : ‘’je l’ai conduite dans un endroit où il y avait trop de manguiers ; par la suite, elle s’est donnée à moi, nous sommes passés aux préliminaires avec de passer à l’acte proprement dit, ce qui veut dire que c’était ma copine.’’ Pourtant, il avait nié le rapport sexuel. La fille de réfuter l’argumentaire de son bourreau présumé en ces termes : ‘’comment je peux me donner à quelqu’un avec qui je ne parlais même pas ? D’ailleurs, on n’était jamais sortis ensemble’’.

Le médecin chef du District de Bakél conclut à «une perte hyménale d’allure récente avec des signes traumatiques vulvaires et hyménaux»

Ramatoulaye fait noter : ‘’quand Mahamadou Sylla avait pris sa moto pour repartir, je l’ai supplié de ne pas m’abandonner, au moins, dans la brousse, à cette heure de la nuit. C’est ainsi qu’il accepta de me conduire jusque chez moi. Ensuite, j’ai caché ma culotte tachetée de sang, en la mettant dans un sachet plastique. Ce n’est qu’après une journée de chaudes larmes que je me suis confiée à ma grande-sœur, au lieu de ma maman.’’

La fille conduite à l’hôpital, le médecin chef du District de Bakél conclut à «une perte hyménale d’allure récente avec des signes traumatiques vulvaires et hyménaux». Sur ce, le procureur, dans son réquisitoire, a demandé 20 ans de réclusion criminelle contre Mahamadou Sylla. S’agissant la partie civile, elle réclame 1 millions de nos francs Cfa.

L’avocat du prévenu, Amadou Lady Ba, déplore les 20 ans. Selon lui, il faut comprendre les jeunes avant de les juger. De la victime comme le présumé, ils sont tous de la génération 2000. Ils vivent sous l’effet des smartphones. La robe noire n’a pas manqué de tirer sur les autorités.

Le procureur a requis 20 ans de réclusion criminelle contre Mahamadou Sylla

Pour le conseil de Mahamadou Sylla, il y a une démission de l’autorité dans cette affaire : d’abord, les parents qui laissent leur enfant à cet âge aller à une soirée jusque tard dans la nuit ; la démission de l’établissement scolaire ; pourquoi autoriser la soirée à des enfants de 12 ans sans encadrement ? Pourquoi le camp militaire accepte que les filles de cet âge organisent une soirée, alors qu’ils sont censés assurer la sécurité des citoyens.’’

Selon toujours l’avocat, la fille ne dit pas toute la vérité dans cette affaire. «Cette dernière dit qu’elle s’est débattue avec son bourreau. Or, il n’y a pas ni blessures ni traces sur son corps ; rien n’est mentionné dans le procès-verbal ou à l’enquête’’, dit-il. L’affaire est mise en délibéré le 24 juin prochain.

Mamoudou Samoura, Correspondant à Tambacounda (Actusen.sn)

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