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Poursuivi pour diffamation par Souleymane Téliko : Madiambal Diagne parle de lapsus

Les 13 avocats constitués pour le plaignant, Souleymane Teliko, ont fait passer un sale quart d’heure au boss de « Avenir communication », Madiambal Diagne. Ce dernier, traduit en justice par le président de l’Ums, Téliko, pour l’avoir accusé de malversation financière, a déclaré avoir commis un lapsus et a présenté le rapport final, narratif et financier des Chambres africaines extraordinaires.

Le juge de la chambre correctionnelle du tribunal de Dakar a évoqué, hier, l’affaire opposant le président de l’union des Magistrats du Sénégal au journaliste Madiambal Diagne. Toutefois, le procès s’est passé dans une atmosphère spéciale. Car, l’assistance avait droit d’assister à un débat houleux entre avocats de la partie civile, qui semblent avoir une dent contre le prévenu, et le patron du groupe « Avenir communication ». Ce dernier poursuivi pour des faits de diffamation à l’encontre du juge Téliko, s’est devant la barre assumé et n’a pas bougé d’un iota dans ses déclarations.

Madiambal Diagne : « Je voulais dire un rapport de l’union africaine. C’est un lapsus. Je ne fais que défendre l’institution judiciaire. Nous avons entendu plus d’une fois Souleymane Téliko porter atteinte à l’honorabilité de ses collègues magistrats »

« J’assume pleinement mes propos car j’en ai la confirmation. J’ai effectivement dit que la somme de 8.925.000 francs destinés à couvrir les frais de mission au Tchad a été indûment perçus par Téliko. L’union européenne a protesté devant le gouvernement du Sénégal. Sidiki Kaba était alors ministre de la Justice.  Il a commencé à  rembourser par moratoire mais jusqu’à présent l’argent n’est pas complètement payé. Si je me suis présenté à votre juridiction, c’est parce que j’ai foi en la justice du Sénégal », a déclaré le prévenu à la barre. À charge cependant pour le président du ‘’Groupe Avenir Communication’’ de donner les preuves de son accusation. Mais le célèbre chroniqueur a donné comme élément à verser dans le dossier le rapport final, narratif et financier des Chambres africaines extraordinaires. Alors que, du côté de la partie civile, on attendait qu’il produise le rapport de l’Union européenne, dans lequel le président de l’Ums aurait été épinglé, comme il a eu à le soutenir. Répliquant, Madiambal déclare que c’est un lapsus. « Je voulais dire un rapport de l’Union africaine. C’est un lapsus. Je ne fais que défendre l’institution judiciaire. Nous avons entendu plus d’une fois Souleymane Téliko porter atteinte à l’honorabilité de ses collègues magistrats. Ces preuves que j’ai mises à votre disposition ne sont pas un compte rendu mais un rapport », hurle-t-il.

Souleymane Téliko : « Madiambal essaie juste de se dérober. Alors qu’il faut s’assumer. Ce n’est pas un lapsus. Il maîtrise très bien ce qu’il dit parce qu’il est un homme de communication »

Pour Ousmane Téliko, il n’y a aucune erreur dans les allégations de Madiambal portées à son encontre car le chroniqueur s’y connaît très bien en communication. « Madiambal essaie juste de se dérober. Alors qu’il faut s’assumer. Ce n’est pas un lapsus. Il maîtrise très bien ce qu’il dit parce qu’il est un homme de communication. Je ne le connais pas encore moins eu le malheur de travailler avec lui mais a utilisé toutes les facettes du mensonge pour me nuire. Les chambres africaines extraordinaires ne sont pas un démembrement de l’union africaine. Il n’a un objectif autre que de tenir mon image et de semer le doute dans l’esprit des Sénégalais. Pire, il se permet de dire que l’union européenne a même protesté auprès du gouvernement du Sénégal sur la mauvaise conduite de Téliko. C’est faux ! Il a tout inventé. Il a dénaturé les faits », fulmine le magistrat qui a raconté dans les moindres détails ce qui s’est réellement passé lors de cette mission.

Me Bamba Cissé, un des conseils de la partie civile à Madiambal Diagne : « Vous êtes un mercenaire de la plume. Vous êtes quelqu’un que j’affectionne beaucoup, mais vous êtes un mercenaire du pouvoir »

De l’avis des avocats de la partie civile, Madiambal Diagne est à cours de preuves car dans ce rapport signé par Me Aly Ciré Bâ, part, on a parlé de malversation. Tel un règlement de compte, les robes noires ont déversé toute leur colère sur le boss de « LeQuotidien ». Pour Me Bamba Cissé, Madiambal est un mercenaire de la plume. « Vous êtes un mercenaire de la plume. Vous êtes quelqu’un que j’affectionne beaucoup, mais vous êtes un mercenaire du pouvoir. Je suis désolé de le dire. Ce sont des comportements à sanctionner jusqu’à la dernière énergie. J’ai eu très mal. J’aurais même pu vous récuser. Nous sommes devant la barre, mais pas dans ‘’les lundis de Madiambal’’ », a pesté l’avocat. À sa suite, ses confrères se sont également offert le luxe de se défouler sur le prévenu. Me Tall est allé même jusqu’à le traiter de diffamateur professionnel. Ce fût chaud ! Pour toute cause de préjudice confondu, les conseils de la partie civile ont réclamé la rondelette somme de 500.000.000 de francs. Car, estiment-ils, « On a donné trop d’importance à cet homme. Il faut que Madiambal Diagne tombe sous le coup de la loi. Le délit de diffamation est constant. Heureusement, ce n’est pas avec des mensonges qu’on peut ternir l’image du magistrat Téliko ». À noter que le prévenu, trop sur la défensive, ne s’est pas laissé faire et lançait des répliques depuis le siège où il s’était installé. Le représentant du ministère public, lui, a demandé l’application de la loi.

Me Abdou Dialy Kane : « Cette procédure est d’une nullité absolue. Notre client ne peut qu’être poursuivi pour complicité de diffamation »

Quant aux avocats de la défense, ils ont persisté sur la nullité de la procédure bien que le juge Ndary Diop ait joint leur exception à fond. « Cette procédure est d’une nullité absolue. Notre client ne peut qu’être poursuivi pour complicité de diffamation. On ne peut pas procéder en requalification dans une procédure de diffamation. Il a ciblé Téliko parce qu’on exige plus de probité de lui, parce qu’il est le président de l’Ums mais ce n’est pas dans l’optique de nuire. Il faut lui admettre le bénéfice de la bonne foi puisqu’il n’a pas publié quelque chose qui a été inventé. Sa conviction s’est fondée sur ce rapport produit », a plaidé Me Abdou Dialy Kane. Cela dit, il a sollicité à titre principal, l’annulation des poursuites et à titre subsidiaire lui accorder le bénéfice de la bonne foi. L’affaire mise en délibéré, le tribunal rendra sa décision le 17 juin prochain.

Adja Khoudia Thiam (actusen.sn)

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