Fortunes diverses pour Aboubacar Diaw, Abdoulaye Fall et Ismaïla Diop jugés, hier, au Tribunal des flagrants délits de Dakar. Tous poursuivis pour offre ou cession de chanvre indien après la découverte de drogue leur appartenant. Aboubacar Diaw a écopé d’1 mois ferme et Ismaïla Diop de 2 ans ferme. Quant à Abdoulaye Fall, il est renvoyé des faits de la poursuite et par conséquent relaxé.
Les nommés Aboubacar Diaw, Abdoulaye Fall et Ismaïla Diop ont été attraits à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar pour répondre des faits d’offre ou cession de Chanvre indien. Au courant du mois de février, Aboubacar Diaw a été alpagué aux parcelles assainies unité 11. Par devers lui, les flics ont retrouvé 13 cornets de chanvre indien. Pour sa provenance, Abou dit avoir acquis ladite drogue chez un individu, habitant à l’unité 12 et avec qui on l’a mis en rapport. Mais ce n’était qu’une stratégie pour s’échapper. Arrivés sur les lieux, les policiers se sont rendu compte que cet individu n’était que fiction, car n’ayant jamais existé. C’est par la suite que les policiers l’ont conduit à l’unité 9, chez Abdoulaye Fall.
Chez ce dernier, les policiers ont trouvé deux garçons, dont Ismaïla Diop, confortablement installé, en train d’humer l’herbe prohibée. Un sac contenant 1 kilogramme de chanvre indien a été également retrouvé sur place. Les deux garçons, ainsi qu’Abdoulaye Fall, ont été conduits au commissariat avec Aboubacar Diaw. L’un des deux retrouvés chez Abdoulaye Fall a été libéré. Le reste a fait face au juge, hier, pour répondre de leur acte.
Aboubacar Diaw, prévenu : «les flics ont trouvé 2 cornets de chanvre indien, 2 téléphones portables et 150.000 francs. Mais, à la police ils ne m’ont rendu que les deux téléphones»
Aboubacar Diaw, le premier à prendre la parole, a avoué avoir détenu du chanvre indien au moment où on l’arrêtait. Mais contrairement aux 13 cornets inscrits sur le Pv, le prévenu ne reconnait avoir eu en possession que 2 cornets seulement. Pis, il accuse les éléments de la police d’avoir usurpé son argent. « Les policiers m’ont intercepté aux parcelles assainies unité 11. Par devers moi, ils ont trouvé 2 cornets de chanvre indien, 2 téléphones portables et 150.000 francs. Mais, à la police ils ne m’ont rendu que les deux téléphones. Quant à l’argent, il s’est évaporé », dit-il. Revenant sur la provenance de la drogue, le multirécidiviste blanchit ses co-inculpés. À l’en croire, il s’est procuré la drogue chez un vendeur qu’il ne connaît pas. Mais, poursuit-il, Abdoulaye Fall et Ismaïla Diop ne lui ont jamais vendu de drogue.
À son tour, Abdoulaye Fall a rejeté toute implication dans cette affaire de chanvre indien. Selon lui, Ismaïla était juste venu passer un séjour chez lui. D’ailleurs, il résulte du dossier qu’il a toujours été constant dans ses dénégations. «Ismaïla est mon petit frère. Je suis l’ami de son frère. Il était venu me rendre visite. Je ne suis au courant de rien jusqu’à ce que la police débarque chez moi. Je n’étais même pas dans la chambre où il se trouvait avec son acolyte. Je me trouvais dans le salon en train de suivre un match. C’est là que les policiers m’ont trouvé pour m’arrêter.
Ismaïla Diop, prévenu : «Je ne détenais que 125 grammes de chanvre indien. On me l’a prescrit car je suis asthmatique. C’est la première fois que je le fume»
Ismaïla commence sa narration par dédouaner son frère, Abdoulaye Fall. Pour lui, ce dernier n’est en rien mêlé à cette histoire. Mais, au lieu de reconnaître être le propriétaire du kilogramme de drogue retrouvé dans la chambre, il rôdait autour du pot. Premièrement, il a tout nié. Il a pris la dénégation comme moyen de défense. Mais avec les questions pièges que lui posait le magistrat, il a fini par accepter d’être propriétaire du sac où se trouvait la drogue mais dit ne pouvoir justifier la présence de la drogue. Finalement, en réponse aux questions de son avocat Me Ciré Clédor Ly, il reconnaît être le possesseur du chanvre indien. « Le sac dans lequel on a trouvé le chanvre m’appartenait. Je détenais 125 grammes. On me l’a prescrit car je suis asthmatique. C’est la première fois que je le fume», prétexte-t-il.
Le maître des poursuites a été ahuri par les propos variés d’Ismaïla qui avait déclaré à l’enquête que le chanvre indien retrouvé dans son sac était destiné à la vente. Pour avoir voulu les duper, le procureur de la république a requis 2 ans ferme contre Ismaïla Diop. Pour Abdoulaye Fall qui, dès l’entame de l’enquête, a persisté dans la dénégation, il a demandé au tribunal de le renvoyer des chefs d’offres et de cession. Une requalification des faits en détention de drogue en vue de l’usage a été requise pour Aboubacar Diaw et une peine d’emprisonnement de 6 mois ferme.
Ciré clédor Ly, avocat pour la défense de Ismaïla : «Le chanvre indien soigne. Je ne le dis pas pour qu’on le fume mais à titre thérapeutique ça soigne»
Pour Me Ciré Clédor Ly, la peine de 2 ans requise contre son client Ismaïla est trop lourde. D’autant plus que le tribunal n’a aucun élément d’appréciation pour dire que ce qui a été trouvé dans le sac est du chanvre. À l’en croire, il n’y a pas d’éléments matériels qui caractérisent cette infraction. Pis, estime la robe noire, « même si c’était destiné à la consommation personnelle rien ne vous empêche de le condamner ne serait-ce que pour 1 an. Il est un homme bien. Regardez son front qui est noirci par la prière. Retenez la qualification en détention en vue d’une consommation personnelle. Le chanvre indien soigne. Je ne le dis pas pour qu’on le fume mais à titre thérapeutique ça soigne.»
Le tribunal, après délibéré, a condamné Aboubacar Diaw à 1 mois ferme et Ismaïla Diop à 2 ans de prison ferme. Quant à Abdoulaye Fall, il a été renvoyé des faits de la poursuite.
Adja Khoudia Thiam, Stagiaire-Actusen.sn