L’attente s’éternise au Gabon. Toujours pas de résultat après la présidentielle de samedi dernier. Le verdict était attendu mardi en fin de journée, mais la Commission électorale nationale autonome et permanente (Cenap) n’a engagé ses travaux que ce mercredi matin, en plénière.
Le futur du processus électoral gabonais est donc maintenant entre les mains d’une trentaine de personnes réunies au sein de la Commission : des représentants des candidats indépendants, de la majorité, de l’opposition et de huit ministères techniques liés l’élection : Justice, Intérieur, etc. Affaires étrangères aussi, pour le vote de la diaspora.
La plénière avait été retardée plusieurs fois. Elle devait commencer mardi à 19 h, puis plus tard dans la soirée. Finalement, l’attente a duré toute la nuit. Le président de la Cenap, René Aboghé Ella, explique que les résultats de la province du Haut-Ogooué sont arrivés tard dans la nuit.
Il précise qu’il avait les résultats communiqués par téléphone sous la main, mais que le bureau de la Commission, l’organe suprême de la Cenap, s’est réuni deux fois dans la nuit, deux heures presque à chaque fois, pour finalement décider d’attendre l’arrivée des procès-verbaux physiques expédiés depuis Franceville par avion.
Les débats sont ouverts, mais ils peuvent être longs, explique encore le président de la Cenap, qui cite le cas de la présidentielle de 2009, où la plénière avait duré plus de dix heures. Selon lui, si les membres de la Commission se mettent d’accord sur la procédure, la publication pourrait intervenir plus tôt.
Mais encore faut-il qu’ils s’entendent. Selon un participant, en effet, une partie des commissaires demande une publication des résultats et un recomptage bureau par bureau. « Cette demande va contre la loi », estime le pouvoir. La loi prévoit un décompte final province par province, explique-t-on. Un désaccord existe aussi sur la centralisation proposée.
« Ce sera long », confie un membre de la plénière. « Tout dépendra de la méthodologie », précise un autre. Une fois le consensus trouvé, la plénière contactera le ministre de l’Intérieur. C’est lui qui annoncera publiquement les résultats définitifs et donc le nom du vainqueur.
En attendant, cette situation floue, incertaine, ne contribue pas à apaiser un climat plutôt lourd et pesant à Libreville. Tout au long de la journée de mardi, le dispositif sécuritaire n’a fait que se renforcer dans la capitale.
Les effectifs des militaires, policiers et gendarmes n’ont cessé d’augmenter en divers points stratégiques, tout comme le nombre de véhicules anti-émeute. En soirée, le déploiement était même impressionnant.
Pendant ce temps, les partisans de Jean Ping et d’Ali Bongo rassemblaient leurs militants dans leur quartier respectif. L’ambiance est même devenue électrique chez Jean Ping, qui a décidé d’aller parler directement à ses partisans.
L’opposant leur a demandé de rester mobilisés, mais sans manifester. La ferveur est alors retombée et beaucoup sont rentrés chez eux.
Actusen.com avec Rfi.fr
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