Le président Vladimir Poutine a été triomphalement réélu dimanche 18 mars pour un quatrième mandat à la tête de la Russie.
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Vladimir Poutine, triomphalement réélu dimanche pour un quatrième mandat à la tête de la Russie, a remercié des centaines de partisans réunis dans le centre de Moscou pour sa victoire dans laquelle il voit un signe de la « confiance » et de « l’espoir » des Russes : « J’y vois la confiance et l’espoir de notre peuple, nous allons travailler tout aussi dur, d’une manière tout autant responsable et efficace, a-t-il déclaré dimanche soir devant ses partisans réunis à deux pas du Kremlin. J’y vois la reconnaissance du fait que beaucoup de choses ont été faites dans des conditions très difficiles .»
Avec un score largement au-delà des prévisions, selon les sondages sortie des urnes, l’homme fort de la Russie depuis plus de 18 ans est donc conforté comme l’incontournable président d’un pays qu’il a replacé ces dernières années au premier rang sur la scène internationale, au prix d’un climat de nouvelle Guerre froide encore accentué depuis l’empoisonnement d’un ex-espion russe au Royaume-Uni.
« Je n’avais aucun doute sur sa victoire, mais ce résultat, c’est formidable ! Et tout le pays devrait applaudir, a déclaré au micro de notre correspondant à Moscou Daniel Vallot, Tatiana Larionova, membre de Russie Unie, le parti au pouvoir, principal soutien politique du président russe. C’était écrit, il était évident qu’il allait gagner. Car il incarne la volonté du peuple. Ces 18 dernières années avec lui au pouvoir, ont été de grandes années de changement. Notre pays était en ruines et maintenant nous avons un grand pays, doté d’un grand potentiel. C’est grâce à lui et c’est très important. Ses priorités pour son nouveau mandat, il en a parlé lors de son discours du 1er mars. Bien sûr avec lui, la Russie sera une puissance militaire et une puissance internationale. Mais je sais que sur le plan social et économique, également, il rendra notre pays plus fort et plus puissant. »
Vladimir Poutine restera donc au Kremlin jusqu’en 2024, année de ses 72 ans et 25 ans après avoir été désigné dauphin par un Boris Eltsine vieillissant.
Les résultats partiels de la présidentielle donnent, après dépouillement de la moitié des bulletins, le président Vladimir Poutine largement en tête avec 75% des voix, selon les chiffres de la Commission électorale centrale. En deuxième position, le candidat du Parti communiste Pavel Groudinine a obtenu 13,4%, devant l’ultranationaliste Vladimir Jirinovski (6,3%) et la journaliste proche de l’opposition libérale Ksénia Sobtchak (1,4%) au terme d’une élection sans suspense, qui verra le président russe rester au pouvoir jusqu’en 2024.
L’enjeu de la participation
Le taux de participation était de presque 60% à 15h TU, trois heures avant la fermeture des bureaux de vote, selon la Commission électorale centrale (CEC). Le Kremlin avait fait de la participation son principal objectif afin de légitimer cette élection dont l’issue ne faisait aucun doute.
Mais l’opposition, et en premier lieu l’adversaire le plus acharné du Kremlin, Alexeï Navalny, a accusé le Kremlin d’avoir fait gonfler la participation par de nombreuses fraudes, en bourrant les urnes ou en organisant le transport massif d’électeurs vers les bureaux de vote. « Ils ont besoin de participation. Le résultat, c’est que la victoire de Poutine avec plus de 70% (des voix) a été décidée d’avance », a expliqué à la presse l’opposant, écarté de l’élection en raison d’une condamnation judiciaire, qui a assuré que la participation réelle était inférieure à celle de 2012.
L’ONG Golos, spécialisée dans la surveillance des élections, a dressé sur son site internet une carte des fraudes faisant état de plus de 2 700 irrégularités, tels que bourrages d’urnes, votes multiples ou entraves au travail des observateurs. La présidente de la Commission électorale, Ella Pamfilova, a estimé pour sa part que les irrégularités constatées « ont été relativement modestes », ajoutant que la CEC « n’a rien à cacher » et que le scrutin avait été transparent. « Il y a eu moins de problèmes à cette élection qu’à la précédente, c’est un fait. Il y a eu moins d’irrégularités grossières », a de son côté commenté Ksénia Sobtchak.
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Avec Rfi.fr