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Présumée victime de viol : le Collectif des femmes féministes prête main forte à Adja Thiare Diaw

Kaliphone est au cœur d’une feuilleton judiciaire. Il est accusé de viol par la jeune fille Adji Thiaré Diaw. Toutefois, les allégations de cette dernière ne convainquent pas certains internautes. Ce qui a provoqué un lynchage sur les réseaux sociaux. Condamnant ces attaques contre la jeune fille de 19 ans, le collectif des femmes féministes compte accompagner celle-ci dans son combat.

Présumée victime de viol et de violences de la part de Kaliphone, Adja Thiare Diaw n’est pas seule dans son combat. Le collectif des Féministes du Sénégal est prêt à lui exprimer son soutien jusqu’à ce qu’elle obtienne gain de cause. Ledit collectif salue la force et la détermination de la jeune demoiselle qui n’a pas plié les coudes face aux témoignages défavorables faites à son encontre sur les réseaux sociaux.

«Nous saluons ainsi sa force mais aussi la détermination de sa mère qui fait le choix de l’accompagner dans ce processus. Nous savons que les victimes/survivantes qui font le choix de sortir de leur silence s’exposent à plus de représailles du fait de la violence patriarcale dans laquelle nous vivons», lit-on dans le communiqué qui nous est parvenu.

Selon le collectif, «les violences faites aux femmes sont la responsabilité de toutes et de tous». Elles pensent que la sensibilisation doit continuer afin de prévenir et de dénoncer ces actes. «Cela passe par les familles et toutes les structures de l’État. L’accueil réservé aux victimes/survivantes est crucial dans le choix de dénoncer ou pas. Nous exigeons que les premiers répondants (la police, la gendarmerie, les hôpitaux et autres services d’accompagnement, etc.) développent des pratiques d’interventions centrées sur les victimes/survivantes. Lan nga solon, fan nga demoon, lan ngey liggey, lo fa doon deff, ne seront jamais des réponses adéquates face à une dénonciation», ont-elles lancé.

D’après le collectif, les victimes / survivantes doivent se sentir en sécurité et protégées par les institutions de l’Etat dont c’est le premier rôle, le premier devoir. «Pour ce faire, le personnel préposé à l’accueil doit être formé et outillé pour conduire un entretien dénudé de tout jugement et qui respecte la dignité de la victime/survivante», préconisent-elles. Dans leur plaidoyer, elles ont rappelé les journalistes et autres agents de la presse que leur rôle pour une société juste passe aussi par un traitement professionnel et équitable de l’information particulièrement lorsque ces informations impliquent des cas de violences sexistes et sexuelles.

En outre, les féministes estiment que la banalisation des violences sexistes et sexuelles crée un environnement favorable pour les agresseurs et les prédateurs pendant que les victimes/survivantes restent plongées dans la stigmatisation ; elles sont réduites au silence, harcelées et laissées à elles-mêmes.

Malgré la criminalisation du viol, le collectif des femmes féministes trouve qu’il est plus utile d’apprendre à écouter les victimes qui sont les premières concernées et élaborer des méthodes d’accompagnement centrées sur leur traumatisme.

Néanmoins, elles rappellent que leur combat féministe est un combat de principes et non un combat de circonstances. «La politisation à outrance des cas de viol, selon le camp où l’on se situe est inacceptable. Les corps des femmes ne sont pas des armes de propagande politique», ont-elles clamé. Avant de conclure : «nous saluons le courage de toutes les victimes/survivantes. Celles qui ont choisi de dénoncer, tout autant que celles qui ont choisi de se taire. Nous vous croyons sans réserve et nous vous soutenons».

Adja Khoudia THIAM (Actusen.sn)

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