Candidat à la prochaine élection présidentielle, le Président de Fds-Les Guelewars a fait face à la presse, ce mercredi, pour se prononcer sur la situation politique du pays, plus particulièrement le scrutin de février 2024. Sur ce sujet, Babacar Diop a évoqué le processus électoral, qui selon lui, n’est pas consensuel et est contrôlé de bout en bout par le régime en place pour servir ses intérêts. «Un processus corrompu et infesté qui met en danger la stabilité. Notre démocratie est bâtie sur une longue tradition de concertations et de consensus forts autour du processus électoral. C’est cette démarche qui a permis l’organisation d’élections apaisées et deux alternances démocratiques au Sénégal. La brutalité avec laquelle Macky Sall a limogé les 12 membres de la Cena constitue une menace sur des élections apaisées. La désignation de nouveaux membres sans aucune consultation préalable de l’opposition est un précédent dangereux. Cette manière cavalière et brutale est source de tensions et de violences pré et postélectorales», fustige le maire de Thiès.
«La brutalité avec laquelle Macky Sall a limogé les 12 membres de la Cena constitue une menace sur des élections apaisées. Nous mettons en doute la neutralité de ses nouveaux membres et nous les appelons à démissionner»
Selon l’opposant, le Sénégal n’est pas à l’abri d’un nouveau cycle de violences pré et post-électoral. «La prochaine présidentielle risque de faire partie des plus violentes de l’histoire électorale du pays. Nous récusons les nouveaux membres de la Cena. Nous mettons en doute la neutralité de ses nouveaux membres, leur intégrité et leur impartialité. Au nom de l’honneur et de la stabilité du pays, nous les appelons à démissionner», a-t-il plaidé. A l’en croire, «nous en appelons à la construction d’un large front de l’opposition et de tous les candidats pour exiger des élections libres, transparentes et inclusives. Le moment est venu de nous unir autour de l’essentiel : la sauvegarde de notre démocratie. Notre parti Fds-Les Guelewars est ouvert à toute initiative allant dans ce sens. Mais nous récusons toute idée saugrenue de report de l’élection présidentielle. Nous exigeons le respect du calendrier républicain : l’organisation de la présidentielle à la date du 25 février 2024».
«Le Sénégal n’est pas à l’abri d’un nouveau cycle de violences pré et post-électoral. La prochaine présidentielle risque de faire partie des plus violentes de l’histoire électorale du pays»
Babacar Diop, s’est prononcé aussi sur le refus de l’Etat de se soumettre au droit en appliquant les décisions de justice. Une situation qui, d’après lui, place le Sénégal définitivement dans la catégorie dangereuse des Etats hors la loi. «Un Etat hors la loi est fondé sur la brutalité, la violence et la barbarie. Au Sénégal l’Etat de droit cède la place à l’Etat hors la loi. L’Etat du Sénégal a pris délibérément la voie de violer ses propres lois et d’humilier ses propres magistrats. La justice est rendue désormais, non pas au nom du peuple, mais au nom de Macky Sall. Le Sénégal aborde le dernier virage vers l’établissement d’un pouvoir autoritaire sans frontières», alerte-t-il. Le maire de Thiès a salué la décision du juge de Ziguinchor et exige sa réintégration sur les listes électorales. «Nous demandons à la Direction générale des élections de remettre une fiche de parrainage au mandataire de Ousmane Sonko pour lui permettre de recueillir des parrains au même titre que tous les candidats», conclut-il.
Mansour SYLLA (Actusen.sn)