Ça sent déjà le roussi avec le projet de loi modifiant les lois 65-60 du 21 juillet 1965 et 65-61 du 21 juillet 1965 qui sera soumis à l’Assemblée nationale, ce vendredi. Pour cause, après la conférence de presse des députés de l’opposition, le M2D, le Frn, entre autres entités, ont appelé, dans une déclaration, tard dans la soirée d’hier, à faire face et bloquer l’adoption de ce projet de loi qu’ils jugent ‘’liberticide’’.
« L’heure est grave. Le Sénégal est face à un défi historique », dit d’emblée le coordonnateur du mouvement ‘’Yen a marre’’. Aliou Sané de rappeler : «la dernière fois que j’ai tenu une déclaration à une heure aussi tardive, c’était en 2011. Et c’était pour contrecarrer la troisième candidature de Wade. Malheureusement, dix ans après, à la même heure, je me retrouve encore là pour la sauvegarde de notre démocratie».
Aliou Sané : «nous ne sommes pas des terroristes »
D’après le ‘’y’en a marriste’’, « ce projet de loi est, non seulement, un danger pour nos vies, mais aussi pour notre démocratie. Nous ne sommes pas des terroristes. Nous résisterons et nous battrons contre cette loi pernicieuse ».
Abondant dans le même sens, le chef de file du parti Forces démocratiques du Sénégal (Fds/Guelewar) martèle que ce combat se veut de restaurer la démocratie. « Il est tard, mais nous sommes là parce que c’est notre démocratie qui est en jeu. Ce projet de loi tue notre démocratie et menace la cohésion sociale, de par sa teneur. Macky Sall gouverne dans la répression et l’oppression. Il veut anéantir tous ceux qui se battent pour la justice et la démocratie. Il est temps qu’il comprenne que le pays ne lui appartient pas. Il appartient aux Sénégalais ».
Babacar Diop (Fds) : «ce qui produit actuellement est pire que ce qui a provoqué les évènements du 23 juin 2011»
Babacar Diop lance, ainsi, un appel à tout le peuple sénégalais à se battre « pour la préservation des acquis démocratiques. Ces mêmes acquis que nous ont légués les anciens ». Car, dit-il, «ce qui produit actuellement est pire que ce qui a provoqué les évènements du 23 juin 2011. Nous résisterons par tous les moyens pour freiner la dictature debout de Macky Sall ».
«Si ce projet de loi est adopté, les droits des populations seront anéantis. Elles seront opprimées», peste Guy Marius Sagna. Pour lui, «s’il y un terroriste, c’est bien Macky Sall ». Et il compte passer par sa ‘’majorité mécanique’’ pour faire passer cette loi.
«Les députés de l’opposition donnent tout pour éviter que ce projet passe, malheureusement ils sont minoritaires. Dès lors, c’est à nous de faire en sorte qu’il ne passe pas. Cette forfaiture à la démocratie concerne tous les Sénégalais. Il nous interdit de nous faire entendre lorsque nous subissons une injustice. Cette loi dit au paysan dont les terres ont été spoliées de ne pas se défendre. Au pêcheur de ne pas manifester son mécontentement lorsque, à ceux dont les habitations ont été démolies par la Descos de se taire et à ne plus manifester contre l’homosexualité. C’est plutôt ça le terrorisme. Pour toutes ces raisons, j’appelle tous les Sénégalais, pas seulement ceux qui sont à Dakar, à venir massivement pour un combat pour la démocratie », soutient la figure de proue du mouvement Frapp/France dégage.
Actusen.sn