Thierno Alassane Sall ne lâche pas l’affaire de la proposition de loi portant interprétation de la loi d’amnistie. Après la publication d’un premier texte  intitulé « l’interprétation de la farce », le député est revenu à la charge hier dans un autre post pour dénoncer ce qu’il appelle « une amnistie sélective. Et c’est pour dire à qui veut l’entendre qu’« une amnistie sélective est pire qu’une amnistie totale, car elle établit une distinction entre bons criminels et délinquants (ceux ayant une motivation politique) et mauvais criminels et délinquants (les autres) ». Pour le leader de la République des Valeurs » les termes peuvent changer mais l’objectif reste le même: « abroger partiellement, rapporter, interpréter, réécrire… La terminologie change, mais la volonté reste la même : Pastef prône une justice à deux vitesses ».

Thierno Alassane Sall reste ferme sur la question. « L’amnistie doit être abrogée purement et simplement », insiste t-il. Selon lui, « c’est une demande populaire ; c’est également la seule condition pour une stabilité nationale ». Et dans une publication précédente, le député avait appelé à la conscience collective, et pour cause. Thierno Alassane Sall reste persuader « Pastef veut maintenir cette loi d’amnistie qui souille notre histoire. Nous ne devons pas laisser cette forfaiture prospérer, et il ne s’agit nullement d’un combat partisan ».

D’abord, explique t-il, « il ressort de leur proposition de loi que la loi d’amnistie de 2024 reste entièrement en vigueur. Autrement dit, si le texte de PASTEF passe, les faits susceptibles d’être qualifiés de délits ou de crimes commis dans la période visée et ayant des motivations politiques ne pourront pas être connus par nos juridictions. Plus concrètement, et à titre d’exemple, si les personnes qui ont commis l’incendie criminel du Bus de Yarakh arrivent à prouver qu’elles étaient animées d’intentions politiques (bloquer le pays pour obtenir la libération de leurs camarades) et qu’elles appartenaient à un parti politique, rien ne devrait les empêcher de bénéficier de cette interprétation ».

Ensuite, ajoute t-il, « l’interprétation proposée vient paradoxalement obscurcir la loi d’amnistie, qui est suffisamment claire. Interpretatio cessat in claris : l’interprétation cesse lorsque les choses sont claires.

Enfin, la proposition de loi interprétative de PASTEF exclut les infractions liées aux manifestations, mais commises sans motivation politique. La volonté de PASTEF est claire ici : protéger ses militants et livrer les autres. Le militant présumé criminel est protégé, mais le gendarme qui participe à une opération de maintien de l’ordre public sera livré à la justice.