A l’image de beaucoup de structures, la Cour des comptes a passé au peigne-fin la gestion du Programme des Domaines agricoles communautaires (PRODAC) entre 2018-2021. Et d’emblée cet organe de contrôle a révélé que durant la période sous revue, 48 000 000 FCFA tirés sur le budget du Projet de développement de l’entreprise agricole au Sénégal (PDEAS) ont été distribués en indemnités à des agents qui émargent déjà dans le budget du PRODAC. En effet, le coordonnateur, Mamina Daffé, qui bénéficie déjà d’un salaire mensuel de 5 millions avait aussi une indemnité de 500 000 par mois pendant 17 mois. Ce qui fait un total de 8,7 millions de Fcfa en guise d’indemnités.
Pape Malick Ndour, aussi qui avait le même salaire bénéficiait d’une indemnité de 500 000 pendant 30 mois, soit plus de 15 millions d’indemnités. Pour sa part, le spécialiste en passation de marché et approvisionnement, Ibrahima Cissokho SPMA avait un salaire de 2 millions et une indemnité de 500 000 pendant 48 mois soit 24 millions d’indemnités. «L’octroi d’une indemnité à ces seuls agents n’est pas justifié dans la mesure où l’ensemble des services du PRODAC sont en interaction avec le PDEAS. Ils participent activement à toutes les activités du projet» note le rapport.
Interrogé sur la question, Mamina Daffé explique que suite à sa nomination comme coordonnateur du PDES, il a proposé à la BID qu’en lieu et place d’un spécialiste en passation des marchés exclusivement dédié au projet, de recourir aux services spécialiste en passation des marchés et approvisionnements déjà en poste au PRODAC dans un souci de cohérence, proposition qui avait été acceptée; il a aussi proposé une grille de salaires pour l’unité de gestion et qu’un avis de non objection avait été délivré par la BID. Il indique aussi que, concernant le SPMA et lui-même, en sus des rémunérations initiales prévues dans leurs contrats, une indemnité mensuelle de 500 000 F CFA brute, au regard de la charge de travail supplémentaire en leurs qualités de spécialiste en passation de marchés et approvisionnements et coordonnateur du PDEAS leur avait été accordées.
Pour sa part, l’ancien coordonnateur de la structure, Papa Malick Ndour, a fait savoir que ces indemnités pour charge supplémentaire qui ont été payées au coordonnateur du PDEAS et au SPM ont été autorisées par la BID au début du projet à travers un avis de non objection. Il précise qu’en vue de prendre des mesures correctives, il sera suggéré au PRODAC le réexamen de cette question. Mais pour la Cour, «même si ces indemnités résultent d’une autorisation de la BID, ces indemnités revêtent un caractère discriminatoire dans la mesure où les autres agents du PRODAC intervenant dans le PDEAS n’en bénéficient pas».
Seynabou FALL (Actusen.sn)